vendredi , 3 mai 2024
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Alors que le président de la HAT multiplie encore les consultations pour définir une feuille de route, la commission électorale vient d’arrêter la date du 12 août 2010 pour organiser le référendum constitutionnel. Ce premier acte officiel a permis à Hery Rakotomanana, le président de cet organe, de rappeler les grandes lignes de la loi électorale.

La CENI arrête une première date de scrutin, un timing très politique

La Commission électorale nationale indépendante a son mot à dire. A preuve, elle vient d’arrêter une autre date que celle prévue par le projet de calendrier électoral de la HAT. La différence est seulement d’un jour mais elle est lourde de signification. La CENI ne valide pas par avance une date annoncée dans une feuille de route qui n’a pas été officialisée. Ainsi, pour le référendum constitutionnel, elle propose la date du jeudi 12 août 2010, le plan initial de la HAT prévoyait le mercredi 11 août.

Les raisons du choix de cette date sont naturellement très techniques ! Et ce n’est pas que le jeudi est un meilleur jour qu’un mercredi où l’on entreprend quelque chose de manière définitif, une sorte de point de non retour. En tout cas, la HAT a fait un pas en avant en demandant à la CENI d’arrêter une date pour le référendum constitutionnel alors que cet organe est susceptible de connaître un changement si accord politique il y a lors de Pretoria II. « La date la plus idoine est le jeudi 12 août 2010 », a tranché l’équipe de Hery Rakotomanana.

Le président de la CENI a justifié ce choix en se référant à la loi électorale. Cette date respecte le délai de 90 jours entre la convocation des électeurs et le jour du scrutin. Pour ce faire, il faudra que la HAT appelle officiellement les malgaches à se rendre aux urnes, une déclaration qui devra être prononcée au plus tard le 13 mai 2010.

Ce qui veut dire que Andry Rajoelina doit commettre un autre fait accompli avant la tenue de la réunion de Pretoria II entre les quatre mouvances. Comme, le président de la HAT a déjà annoncé qu’il ne va plus revenir à la table des négociations, il confirmera son intention par un acte que sera la convocation des électeurs.

Hery Rakotomanana a pris en considération « la volonté du pouvoir en place de finir la transition cette année ». Il y a donc  de la volonté « politique » chez le président de la CENI. Il prend en effet une décision capitale alors que toutes les garanties sur les préparatifs des élections ne sont pas encore obtenues. Les 35 milliards d’ariary de budget qui a déjà été entamé par le ministère de l’Intérieur paraissent bien maigres.

Pour ce qui est des matériaux électoraux, les nouvelles urnes transparentes avec compteur sont assurées. L’impression des bulletins uniques soulève encore des incertitudes sur les plans technique et financier. « La CENI intime les responsables à œuvrer pour la bonne marche du processus électoral », a déclaré Hery Rakotomanana. Un appel qui prête à confusion puisque la commission est désormais responsable de l’organisation des élections.

A noter le choix inattendu du jour du scrutin. La feuille de route avortée ou le plan B mort né allait proposer des dates qui tombent un mercredi ou un vendredi. La CENI a arrêté un jeudi. Tout cela répond à la nouvelle exigence de la loi électorale qui dit que « l’organisation des élections doit se faire en jour ouvrable ».

Si la première consultation a lieu au mois d’août, il faut que la dernière se fasse avant le 15 novembre. La loi électorale n’est pas la même que celle de la nature pour ce qui est de la délimitation de la saison sèche. L’élection présidentielle, si on arrive jusque-là, aura lieu  mi-novembre. C’est parfait s’il n’y a pas ce deuxième tour prévu mi-décembre.