vendredi , 17 mai 2024
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La Commission électorale de la HAT a publié officiellement les résultats provisoires du référendum du 17 novembre 2010. Une « célérité » relativement exceptionnelle qui sert l’impatience de la HAT de passer un cap, une sorte de point de non retour à une transition démocratique. 37% des quelques 7 151 000 électeurs malgaches ont du Oui au projet d’une république à l’image d’Andry Rajoelina adoptée à 74% des suffrages exprimés.

La CENI proclame la victoire du Oui au référendum de la HAT

Mardi 30 novembre 2010, la Commission électorale mise en place par la HAT a officialisé la victoire du Oui lors du référendum organisé unilatéralement par l’autorité de fait. A la question évidente qui demande aux malgaches s’ils acceptent ou non le projet constitutionnel qui mènera le pays vers la 4ème République, les partisans de la mouvance Rajoelina ont massivement répondu Oui. 74,19% des suffrages ont été favorables au projet de Constitution TGV et surtout, « légalisent » enfin le président de facto maire élu d’Antananarivo à la tête de la transition, jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle.

Sur les 7 151 223 électeurs inscrits, il y a eu 3 761 977 votants le jour du 17 novembre 2010. La HAT a réussi à porter le taux de participation à 52,61% en modifiant les règles du jeu, ou la loi électorale, le jour du scrutin.  Le Oui a récolté 2 659 962 voix contre 924 542 voix pour le non, soit 25,81%. Le décalage a été prévisible puisque le Non a été quasiment absent lors d’une campagne référendaire à sens unique. Il fallait même chercher des partisans du Non pour s’exprimer dans l’audiovisuel public.

La Commission électorale de la HAT retiendra que les temps impartis aux deux comités du soutien sur les chaînes nationales ont été équitables. Cela correspond peut-être à un dixième de la campagne. Les ministres et le président de la HAT ont squatté la télévision nationale pour une campagne d’explication du projet constitutionnel d’Andry Rajoelina officieusement « candidat au référendum ».

Abstention contre participation

L’autre événement de ce référendum qui fait de la HAT une république a été la première utilisation du bulletin unique. Les 179 423 de votes blancs ou nuls, soit près de 4% des votants, soulèvent des interrogations. En tout cas, la CENI n’a souligné que des anomalies minimes lors de cette première consultation populaire du calendrier de la HAT. Seulement 3612 voix ont été annulées. Sur les 18 173 bureaux de vote, le scrutin n’a pas pu avoir lieu dans 37 bureaux pour des raisons de sécurité ou d’autre problème « que l’on ne peut dévoiler ».

Le vrai enjeu de ce référendum de la HAT a été le taux de participation qui devrait signifier la volonté des partisans de la mouvance Rajoelina à aller de l’avant. La large victoire du Oui est anecdotique. Le taux de participation à 52% est une moyenne nationale entre une faible participation à moins de 40% dans la région d’Analamanga qui compte le plus grand nombre d’électeurs et une participation environnant les 80% dans la très peu peuplée région d’Androy.

La région de Bongolava a été la seule où le Non a triomphé. A Itasy, le Oui l’a emporté de peu. En général, l’abstinence a été le grand vainqueur malgré la modification de la loi électorale par la HAT et surtout la répression violente de tout appel à ne pas voter pour dire Non au référendum unilatéral. Le référendum du 17 novembre 2010 n’a été ni juste, ni équitable pour être reconnu. C’est un retour manqué à la démocratie.