samedi , 27 avril 2024
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La CENI n’est pas la police de la campagne électorale. La raison de cette étrange situation est qu’il n’y a pas de campagne ni débats. Le monologue de la HAT-TGV n’est as le principal souci de cet organe empêtré dans l’organisation d’un scrutin dont il ne maîtrise pas tous les paramètres. Avec l’impression et l’acheminement des bulletins uniques, la CENI avance vers le point de non retour d’un référendum boudé et contesté.

La CENI trop occupée par le bulletin unique pour faire la police

C’est la première fois que le bulletin unique est utilisé à Madagascar. Si l’on en croit la propagande de la HAT, la fraude électorale ne sera plus possible. Andry Rajoelina avait accusé les administrations précédentes de saboter les candidats de l’opposition en empêchant les bulletins  de vote d’arriver dans les bureaux de vote. En vérité, ce sont les candidats qui n’ont pas les moyens de faire imprimer la quantité suffisante en particulier lors d’une élection présidentielle. L’impression et l’acheminement des bulletins de vite constituent donc un défi majeur pour la commission électorale de la HAT.

Le président Hery Rakotomanana défend le rôle central de la CENI dans ces préparatifs de la première consultation populaire de l’ère HAT. Une fois imprimés, les bulletins sont centralisés à la CENI. Si à Antananarivo, on n’en entend pas de nouvelles c’est que les districts éloignés sont les premiers servis. A trois semaines du référendum, la campagne d’information sur l’utilisation du bulletin unique n’a pas encore commencé. Le problème est réel dans un pays où il y a près de 50% électeurs analphabètes.

La distinction entre le Oui et le Non n’est pas le plus compliquée. Sur le bulletin unique découvert tardivement après le début de la campagne référendaire, le OUI est associé à la couleur bleu déjà affichée par ses partisans. Pour voter le Non, il faudra choisir le blanc. Un détail pas si innocent puisqu’il permet de persuader électeurs analphabètes d’éviter de voter blanc.

Comme la campagne référendaire est à sens unique, il n’y a que les partisans du Oui qui sont actifs, la CENI paraît bien désoeuvrée. Cette absence de débat démocratique ajoutée au monologue du partisan du pouvoir en place explique l’absence de doléance et de plainte. Si elle est sollicitée par un plaignant, « la CENI va prendre ses responsabilités », promet Hery Rakotomanana. En tout cas, les actions des dirigeants visant officiellement à faire connaître le projet de Constitution ne sont pas considérées comme une entorse à la loi électorale. Dans les faits, les ministres utilisent les moyens de l’Etat pour faire une campagne d’explication qui sert l’intérêt du Oui.

L’opposition, en particulier les trois mouvances politique Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka, continue à boycotter le référendum. Fetison Andrianirina plaide pour le Non mais contre le référendum. Il déplore que le projet de Constitution ne soit même pas connu par les électeurs. « Le peuple n’est pas encore disposé à l’étudier », a-t-il insisté.

A part l’argument politique à propos d’élections unilatérales qui ne seront pas reconnus par la communauté internationale, le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana se veut pragmatique : « il faut prendre plus de temps, trouver un moyen d’atténuer les conséquences de la crise que l’on a voulu imposer à ce peuple avant de penser à la refondation de la république ». En clair, il milite pour un report du référendum.