vendredi , 3 mai 2024
enfrit
La crise politique est finie mais les conséquences économiques continuent de pourrir la vie des malgaches. En général, rien n'a réellement changé de ce côté par rapport aux six mois de crise.

La chasse au carburant est ouverte

Toujours pas de carburants

Plusieurs longues files de véhicules devant et aux environs des stations service bloquent la circulation et créent des embouteillages. Un prélude au retour à la normale ? Loin de là, celui-ci dépendra énormément de la normalisation de l’approvisionnement en carburants. Une voiture diesel a droit à 16 litres de gasoil contre 10 litres pour l’essence tourisme. En outre, l’horaire de la distribution varie d’une station à l’autre. Mais dans la plupart des cas, elle se fait la nuit de 1 à 5 heures du matin au plus tard. Leur point commun réside dans l’épuisement inattendu des stocks. Des fois, certains conducteurs ne disposent que d’une petite goutte de carburants. Jusqu’à maintenant, un véhicule ne peut se permettre qu’une quantité limitée. Depuis le 2 juillet, les conducteurs obtiennent leur précieux or noir à raison de 75.000 Fmg pour 16 litres de gasoil et de 50.000 Fmg pour 9 litres d’essence tourisme. Aucune explication n’est donnée sur la quantité de carburants versée à la pompe d’une station. Tout le monde se met à la file dès 05 heures du matin pour n’en avoir que vers 20 h du soir.

Le carburant partagé jusqu’ici est encore celui importé par le gouvernement malgache. « Tant que l’importation de carburants effectuée par les sociétés pétrolières de Madagascar n’arrivent pas dans la grande île, cette pénurie persistera » suppute un agent de l’Office Malgache des Hydrocarbures. Seule la société Galana Distribution a annoncé officiellement l’importation de 20.000 m cube qui, selon un responsable arrivera dans le grand port de Tamatave cette semaine sans préciser la date exacte. Cette quantité est loin d’être suffisante pour toute l’île, même pour le Grand Antananarivo qui consomme une quantité de 500.000 mètres cube par mois. Pourtant, Galana est la seule société qui a distribué ses stocks aux clients stratégiques.

Ceci explique sûrement cela. D’une façon générale, le prix des produits de première nécessité, en l’occurrence le sel, l’huile, le riz n’a pas baissé. Le tarif des transports terrestres a baissé seulement de 10% par rapport à celui appliqué durant la crise. Par contre, celui des transports urbains se retrouve à son prix initial.

Peu d’espoir dans les zones franches

Les employés des zones franches de leur coté essaient de rejoindre avec un faible espoir leur (ancien) lieu de travail. Pourtant la reprise du travail semble loin et même impossible pour certaines entreprises. Jusqu’à maintenant, le gouvernement n’a donné aucun signe tangible d’aide aux entreprises franches victimes de la crise politique bien que les réunions et dialogues entre les autorités et le groupe de patronat se tiennent tous les jours. L’instabilité à la tête du Ministère du Travail et des Lois Sociales ne permet pas une solution permanente et durable au problème social des zones franches. De ce côté là, la route est encore longue pour une normalisation complète.

Le succès d’Air Madagascar

Après plus de 900 vols annulés durant les six mois de crise, la compagnie Air Madagascar a progressivement repris tous les vols intérieurs. Jusqu’à maintenant, presque tous les appareils sont pleins au départ comme à l’arrivée de la capitale. Un agent d’Air Madagascar a remarqué que le premier jour de la libération des provinces de Tamatave et de Diégo, toutes les places ont été achetées en une heure de temps seulement et la réservation par téléphone refusée. Le succès d’Air Madagascar, pourtant grosse consommatrice de carburant, préfigure-t-il la reprise?