jeudi , 2 mai 2024
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A l'approche des législatives anticipées, l'on évoque de plus en plus la question de la coalition, une approche qui pourrait, selon des politiques, constituer un piège pour le président.

La coalition, un piège pour Ravalomanana?

L’appel à l’unité, et à la formation d’une coalition, s’amplifie à mesure que l’on s’approche des législatives anticipées, élections programmées, on le sait, le 15 décembre. L’idée d’une coalition pour affronter ces législatives émane notamment des partis politiques de la mouvance présidentielle réunis, au moment fort de la crise malgache, et durant la campagne électorale de décembre 2001, au sein du fameux KMMR, le comité de soutien à Marc Ravalomanana.

Mais, en appelant à une coalition, qui devrait ainsi déboucher sur la présentation de candidat unique dans certaines circonscriptions électorales, où voudraient ces formations politiques en venir?

Diverses allégations, aujourd’hui, sont avancées. L’ancien Premier ministre Francisque Ravony, un homme politique proche de Ravalomanana, y subodore un piège pour le nouveau président qui, à la suite d’une formation de groupes parlementaires hétéroclites au niveau de la Chambre basse, pourrait devenir « l’otage » des politiques. Car, au gré de leur palinodie, dans le domaine politique, ces différentes formations peuvent provoquer la pluie et le beau temps au niveau du parlement. Quelle solution alors? Francisque Ravony suggère au président Ravalomanana d’avoir son propre parti, une formation sur qui il peut compter, à savoir le TIM. Ce dernier doit avoir une place prépondérante au niveau de la Chambre basse, mais autour de lui doivent figurer d’autres partis politiques soutenant le président tout en étant, selon Ravony, capables de formuler des critiques constructives.

Reste à savoir si les partis politiques ayant soutenu Ravalomanana à la présidentielle et durant la période de crise voient la situation de la sorte. Certains semblent, compte tenu de leur poids politique limité, vouloir se cacher derrière le « candidat unique » pour faire élire des députés. A l’exception du MFM qui a, depuis le temps où l’on ne cesse d’évoquer l’organisation des législatives anticipées, affiché une volonté sans fard de faire cavalier seul, estimant que le soutien à Ravalomanana doit se concrétiser au niveau de la Chambre basse, mais pas obligatoirement durant la période électorale. L’autre ancien Premier ministre Ratsirahonanana, on se souvient, a lancé un appel à la coalition, sans pour autant avoir eu, jusqu’à présent, d’écho favorable du côté
du parti présidentiel. Car le TIM, lui, préfère, pour l’heure, ne pas dévoiler sa stratégie. Mais le leitmotiv est cependant le même : conquérir l’Assemblée nationale.