dimanche , 28 avril 2024
enfrit
L'Accord de Dakar est loin de faire l'unanimité dans le camp de Didier Ratsiraka, et son application est conditionnée à de nouvelle surenchère politique.

La confusion dans le camp Ratsiraka

Didier Ratsiraka ne maîtrise-t-il plus ses partisans ? « . Beaucoup se pose
cette question aujourd’hui en apprenant les
nouvelles conditions établies par les zélateurs de l’amiral Ratsiraka avant
d’appliquer les termes de l’Accord de Dakar. Les
gouverneurs de provinces, fidèles au président sortant Didier Ratsiraka, sont
les premiers à être montés officiellement au
créneau. La levée des barrages sur les routes nationales, des barrages qui
asphyxient économiquement la Grande Ile, est
ainsi conditionnée par la double démission du gouvernement  » insurrectionnel  »
de Jacques Sylla, le Premier ministre de
Marc Ravalomanana, et de Pety Rakotoniaina, le président de la délégation
spéciale de la province de Fianarantsoa. Ce
dernier, en remplacement du gouverneur local, ayant été installé samedi.
Devant cette attitude quelque peu inattendue, le camp Ravalomanana dénonce une
volonté délibérée de saper
l’Accord.

Si la réaction est aussi négative dans le camp de Didier Ratsiraka à la suite
de la signature de l’Accord de Dakar, c’est
parce que ses partisans se sentent lésés dans le processus de paix.
Visiblement, la confusion a atteint le camp de l’amiral.
Certains, comme les gouverneurs et ses collaborateurs, y voient une
capitulation devant l’ennemi. Tandis que d’autres, à
l’instar du Secrétaire national du parti AREMA, Pierrot Rajaonarivelo, y voit
une chance à la paix. Le Secrétaire national,
qui pense en même temps à un meilleur avenir politique pour lui-même et son
parti, a lancé un appel pour que le
blocage ne vienne pas de la part des partisans des deux protagonistes. Ce qui
semble cependant être le cas
actuellement.

Départ négocié

La réaction défensive dans le camp de Didier Ratsiraka n’est, selon une source
indépendante, qu’une dernière tentative
pour essayer de gagner le « combat « . Didier Ratsiraka aurait, selon la même
source, accepté un départ définitif du
pouvoir moyennant quelques conditions. Ce qui explique les concessions sur
l’avènement d’une transition dirigée par
Ravalomanana et celui d’un gouvernement de réconciliation nationale. Sachant
que ce sont là des principes que le
président sortant lui-même a reniés au moment fort de la crise politique
malgache. Moyennant l’Accord de Dakar, Didier
Ratsiraka aurait négocié son départ. Et c’est cette situation qui implique
davantage la panique dans son camp. Beaucoup
de ses partisans redoutent tout simplement de leur avenir après le départ de
leur « patron « . D’autant que celui-ci
envisagerait de quitter la Grande Ile.
Aussi à l’image des miliciens membres de l’association ACEM qui réclament des
garanties de sécurité après la levée des
barrages « antiéconomiques « , les farouches défenseurs de l’amiral Ratsiraka
aimeraient savoir ce qui leur adviendra après
le départ de celui-ci.