jeudi , 2 mai 2024
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Sous les cris de désespoir des partisans de Marc Ravalomanana, lors du meeting quotidien de la place de la démocratie, le porte-parole du parti TIM a annoncé la reprise des négociations avec l’équipe de Andry Rajoelina, afin de trouver une issue à la crise politique.

La crise politique et économique s’enlise : Nécessité de la reprise des négociations

« Toutes les guerres finissent autour d’une
table » a récemment affirmé le sociologue André Rasolo. Il était parmi les
premiers à inciter les deux parties impliquées dans la crise politique malgache
à trouver un accord consensuel. La condamnation unanime de la communauté
internationale qui a dénoncé le coup d’Etat à Madagascar et les pressions
internes devaient faire réfléchir l’équipe de la Transition dirigée par Andry
Rajoelina. Sans parler de la situation financière et économique désastreuse que
la Grande Ile traverse actuellement, avec une baisse d’environ 200% des
recettes fiscales et la suspension des aides budgétaires de la part des
partenaires traditionnels de Madagascar.

« Toutes les guerres finissent autour d’une table » a récemment affirmé le sociologue André Rasolo. Il était parmi les premiers à inciter les deux parties impliquées dans la crise politique malgache à trouver un accord consensuel. La condamnation unanime de la communauté internationale qui a dénoncé le coup d’Etat à Madagascar et les pressions internes devaient faire réfléchir l’équipe de la Transition dirigée par Andry Rajoelina. Sans parler de la situation financière et économique désastreuse que la Grande Ile traverse actuellement, avec une baisse d’environ 200% des recettes fiscales et la suspension des aides budgétaires de la part des partenaires traditionnels de Madagascar.

Même si cela n’a pas forcément réjoui les partisans de Marc Ravalomanana, réunis massivement sur la place de la démocratie, Raharinaivo Andrianantoandro, porte-parole de l’ancien parti au pouvoir, devait annoncer la nouvelle. Les négociations reprennent. C’était la pilule à avaler. Raharinaivo devait endurer les huées du public, mais il sait qu’il fallait passer par là. Le porte-parole du TIM s’est toutefois empressé de dire que les négociations n’entameront pas les débats de fond que lorsque le retour au pays de Marc Ravalomanana est garanti.

C’est un scénario classique. A chaque mouvement populaire, les manifestants ont toujours refusé les négociations. Le souhait des partisans de Marc Ravalomanana, qui se réunissent régulièrement à Ambohijatovo, est tout simplement le retour au pouvoir du président reconnu comme étant le Chef d’Etat légal. Ni plus ni moins. Et par tous les moyens. Militaires s’il le faut. Le réalisme devait toutefois changer la perception de tout un chacun. Marc Ravalomanana sait que c’est grâce aux armes que Andry Rajoelina a pris le pouvoir. Et que s’il veut y retourner ce sera également par les armes. Sauf que le prix à payer est trop incertain. Ainsi que les dégâts que cela pourra engendrer. Et le temps que cette initiative nécessitera. Au final, ce sera du pilotage à vue. Il s’avère donc incontournable d’épuiser, d’abord, toutes les voies de recours.

Pour sa part, Andry Rajoelina sait qu’il ne pourra pas gouverner longtemps tout seul, en ignorant ses adversaires d’hier. Trois semaines après sa prise de pouvoir, les indicateurs financiers et économiques sont au rouge. Les recettes fiscales sont trop limitées pour lui donner une marge de manœuvre quelconque alors que les bailleurs de fonds ont arrêté de financer le gouvernement de Transition. La grève entamée au niveau de la Banque Centrale et au sein du ministère des finances complique encore la situation. L’équipe de la Transition reconnaît la fragilité de sa situation réelle. Sans solution rapide, Andry Rajoelina risque en effet de devenir le premier président incapable de payer les fonctionnaires malgaches. La crise de l’approvisionnement de la population locale en produits de première nécessité et le chômage technique décidé par un nombre croissant d’entreprises privées aidant, le mécontentement général n’est sans doute pas très loin. Et la Haute Autorité de la Transition en est consciente.