vendredi , 17 mai 2024
enfrit
S'agissant des décisions gouvernementales, le président Marc Ravalomanana se montre très ferme. Ses anciens alliés, eux, sont a priori de plus en plus inquiets.

La fermeté pour Ravalomanana, l’inquiétude pour ses alliés

Le chef de province sortant (PDS) de Fianarantsoa, à la suite d’une déclaration tonitruante du président Marc Ravalomanana, avait, finalement, accepté d’abandonner la partie et céder la place à son remplaçant déjà nommé en conseil des ministres. Pety Rakotoniaina, le PDS sortant, adoptant le profil bas, a annoncé le soir du 4 février qu’il allait quitter le palais d’Andohanatady, le palais du chef de province. Il s’est déclaré cependant « inquiet quant à l’avenir de la démocratie à Madagascar ». Et il n’est pas, visiblement, le seul. En notant que trois des quatre PDS récemment remplacés l’avaient été par des officiers supérieurs, un autre ancien allié du président assimile la situation à l’avènement d’un « pouvoir militarisé ». C’est le général retraité, Désiré Ramakavelo, qui s’est exprimé de la sorte. Il évoque la similarité de la situation actuelle, au mieux, à un état de nécessité nationale ou, au pire, à l’avènement d’une loi martiale. Car, explique Ramakavelo, c’est, globalement, en période d’instauration d’une loi martiale que l’on nomme des officiers à la direction d’une province.
Une seule explication a été néanmoins fournie par le président Ravalomanana à la suite du remplacement des PDS : le développement du pays. Sans doute, le président n’a pas voulu tout dire. Histoire de ne pas envenimer la situation. Marc Ravalomanana, cependant, s’est déclaré ouvert au dialogue, et prêt à discuter avec quiconque accepte de se conformer à la légalité.


Le chef de province sortant, à Fianarantsoa, avait préalablement demandé une explication de la part du président de la République avant de se décider. Mais « Il n’y pas de discussion », ce fut la réponse du chef de l’Etat. « Je l’en remercie » c’est la réplique de Pety Rakotoniaina, visiblement désappointé. Le commentaire du général Ramakavelo : « il faut faire attention à ce que l’on dit ». Car deux anciens présidents, tous deux démis à la suite d’un mouvement populaire, se sont particulièrement distingués par l’écart de langage.