jeudi , 2 mai 2024
enfrit
Les critiques de l’ambassadeur français a lancé la polémique sur l’existence de la Force spéciale qui sert la HAT et son président Andry Rajoelina. Police politique ou escadron chargé de lutter contre le terrorisme, l’équipe du Lt-colonel Lylson est une force de dissuasion dont la mission est de protéger l’autorité de fait.

La Force d’intervention spéciale de Andry Rajoelina a-t-elle encore une raison d’être ?

La FIS n’a jamais eu de base juridique. C’est l’ancien co-commandant de la force très spéciale qui a même crevé l’abcès face au débordement des activités de ses hommes. Ce qui a valu au Lt Colonel Charles Andrianasoavina son éviction d’Ambohitsorohitra avec le statut de traitre suspecté même d’être associé à un projet de coup d’Etat. Il n’y aura pas de double putsch. Le clash entre les deux célèbres « commandants » en 2009 aurait remis de l’ordre au sein de la FIS car les affaires douteuses liées à des présumées extractions de fonds ont cessé. L’unité spéciale n’a jamais été remise en cause officiellement.

Plus tard, seul à la tête du FIS, le Lt-colonel Lylson a déclaré que son escadron obéit aux ordres de l’Emmo Reg du colonel Richard Ravalomanana. Ce qui n’est pas du tout fondé vu la nature de la mission de ces soldats d’Ambohitsorohitra. La FIS accomplit des missions dans les autres régions. Cette force spéciale a utilisé la presse pour justifier ses interventions spéciale. La méthode est originale : faire des interrogatoires devant les caméras de télévision.

Au palmarès de la FIS, on peut noter l’arrestation d’opposants en tant que police politique. Elle n’a pas été déterminante dans l’assaut donné au camp de Fort Duchesne le 20 mai 2010. Il y a eu certaines arrestations de présumés grands criminels.  A Toamasina, un bandit kidnappeur aurait fait devant caméra des aveux compromettant des personnalités importantes avant de succomber à une blessure par balle qui l’a atteint à la… cuisse. L’affaire n’a pas encore connu de suite mais le dossier reste une bombe à retardement.

Le commandant des soldats de la HAT n’a pas apprécié le discours de l’ambassadeur Châtaigner lors du 14 juillet qui a demandé la dissolution de la Force d’intervention spéciale et des milices paramilitaires. Selon le Lt Colonel Lylson, seul Andry Rajoelina est à même de dissoudre la FIS. Il estime que de telle revendication est déplacée et illégitime de la part d’un diplomate.

Le « héros » qui a aidé l’ancien maire d’Antananarivo à imposer une autorité de fait en 2009 réfute les allégations de violation des droits de l’homme. « La FIS n’a jamais violé la loi ». C’est peut-être vrai puisque c’est la HAT qui fait la loi à coup de décret et d’ordonnance. Le commandant de la force qui a son camp de base dans le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra, entend continuer sa mission sans tenir compte des critiques de SEM Jean Marc Châtaigner.

Le Lt Colonel Lylson soutient que l’ambassadeur français est hostile à la FIS en raison des arrestations de fauteurs de troubles qui sont des malgaches ayant la double nationalité.  La HAT a été très critiquée par son alliée de poids, la France, suite aux arrestations violentes d’opposants « français » que sont Ambroise Ravonison et Eliane Naike, tous deux issus de la mouvance Ravalomanana. 

Depuis la perte de l’un de ses hommes lors de l’affrontement avec les « mutins » de la FIGN, la FIS s’est faite discrète, pas le moindre opposant ou putschiste potentiel à arrêter. L’unité commandée par le Lt Colonel Lylson n’a pas non plus participé aux défilés militaires du 26 juin, officiellement, elle s’est portée volontaire pour veiller à ce que les cérémonies se déroulent sans troubles. Il a fallu ce discours de l’ambassadeur français pour que les soldats d’Ambohitsorohitra reviennent dans l’actualité.