dimanche , 5 mai 2024
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D’un côté les partisans de Andry Rajoelina jubilent en apercevant à l’horizon l’imminence d’une reconnaissance internationale du jeune putschiste, de l’autre ils redoutent sérieusement un probable retour au pays du président en exil qui pourrait tout chambouler.

La HAT aux aguets à l’annonce d’un retour éventuel de Marc Ravalomanana à Madagascar

Les partisans de Rajoelina n’ont cessé d’interpeller, au cours des derniers jours, les forces de l’ordre de rester très vigilantes. Le chef d’état-major général de l’armée, le colonel André Ndriarijaona, est plus particulièrement invité à être sur ses gardes. Car les partisans de la Haute Autorité de la Transition prennent très au sérieux les dernières promesses de retour au pays de Marc Ravalomanana.

« La surveillance des côtes doit être renforcée » a clamé un proche du président de la HAT. Des partisans de Rajoelina sont également interloqués du fait que quelques officiers qui ont récemment effectué des déclarations tonitruantes sur la nécessité de la mise en œuvre des accords de Maputo ne soient pas rappelés à l’ordre alors qu’il a été initialement annoncé que leur initiative était personnelle, sans l’aval de leur chef hiérarchique. 

Ce n’est pourtant pas la première fois que Marc Ravalomanana annonce l’imminence de son retour dans la Grande Ile. Mais cette fois, la HAT prend réellement la situation au sérieux. Les adversaires du président évincé sont ainsi aux aguets, redoutant un scénario hondurien de la crise malgache. 

D’autres partisans de Andry Rajoelina sont même allés jusqu’à dénoncer le retour récent au pays du pasteur Lala Rasendrahasina, président de l’église protestante FJKM et ancien collaborateur de Marc Ravalomanana, car ce dernier est jusqu’à présent le vice-président de cette église réformée. Le retour au pays du pasteur, après quelques mois d’exil, est considéré par des proches de Rajoelina comme étant un signe précurseur d’un possible retour du président déchu à Madagascar.

Ce qui est sûr en tous cas est que Marc Ravalomanana compte bien se rendre à Addis-Abeba, au siège de l’Union Africaine, dans la capitale éthiopienne, le 3 novembre prochain pour participer au sommet des quatre chefs de mouvance. Ses partisans ne misent que sur le retour au pays du président en exil pour renverser la tendance dans la crise qui l’oppose à Andry Rajoelina depuis janvier 2009. 

Il est clair que la décision de Marc Ravalomanana dépendra de l’issue de la rencontre des chefs de mouvance à Addis-Abeba. Pour le moment, le président en exil refuse catégoriquement d’accepter l’attribution de la présidence de la Transition à Andry Rajoelina, bien qu’une partie de la Communauté internationale  ne jure plus que par le jeune putschiste. 

Si la réunion d’Addis-Abeba ne satisfait pas Marc Ravalomanana, il n’a plus d’autres choix, pour faire triompher sa cause, que de faire cap sur la Grande Ile et de remobiliser tous ses partisans pour reconquérir le pouvoir. Et obliger les autres parties impliquées dans la crise à renégocier. Car le camp Rajoelina est bien prêt actuellement à poursuivre la Transition, sans Marc Ravalomanana.