dimanche , 5 mai 2024
enfrit
Changer les règles pour augmenter de manière artificielle le taux de participation, cela ne marche pas toujours. L’autorité de fait devait se résoudre à reporter les élections communales faute de candidats, non sans avoir essayé de les motiver.

La HAT reporte les élections communales boycottées par les… candidats !

Le premier ministre de la HAT et son gouvernement ont pris un décret qui marque un désaveu total doublé d’un camouflet. Les élections communales qui devaient se dérouler le 20 décembre 2010 a été reporté. Il n’était pas question de reconnaissance internationale mais de préparer les élections en écartant les derniers élus TIM. Mal en a pris pour la HAT car cette élection son foncement juridique a été boycotté. L’excuse trouvée par le pouvoir a été une demande formulée par les membres du CST alors que l’association des maires et les opposants ont été réprimandés ou arrêtés pour avoir osé demander de tels reports.

Pety Rakotoniana qui est persuadé d’être éligible malgré ses années d’emprisonnement a beau donné l’exemple mais les déclarations de candidature ne suivaient pas. La HAT a vu venir le coup et a décidé de modifier, encore, les règles du jeu à sa guise. Sous la pression du parti TGV, le ministère de la Décentralisation a décidé de supprimer l’état 211 bis de la déclaration fiscale afin de faciliter la constitution de dossier de candidature.

Visiblement, la question de l’impôt synthétique n’était pas le facteur de blocage. La HAT prend une autre initiative en reportant de 5 jours la date limite du dépôt de candidature. Samedi 20 novembre 2010, soit la veille de la fermeture de la réception des dossiers, aucune candidature n’a été enregistrée à Antananarivo. 

Elections illégales

Ce n’est pas pour la première fois que la HAT tergiverse et fait marche arrière. Cette fois-ci, le report des élections communales la met sur le chemin de la raison. Andry Rajoelina avait en effet pêché par un excès de populisme pour céder à la demande irréalisable de ses partisans. Les participants pro-TGV, lors de la conférence nationale de la mouvance Rajoelina et alliés, ont revendiqué le remplacement des derniers élus en place, à savoir les maires, par des présidents de délégation spéciale désignés par le pouvoir.

Andry Rajoelina allait commettre l’irréparable, programmer une élection sans aucun fondement légal autre que la résolution de sa conférence nationale qui faisait loi. Comment peut-on convoquer une élection d’un mandant de la 4ème République alors que le référendum n’a pas encore eu lieu. Cela suppose certes une victoire du oui, mais le problème reste entier si la convocation aux urnes se faisait avant l’instauration de la Constitution Rajoelina.

Ce caprice des TGV et compagnie a effrité le peu de crédibilité qu’avait la commission électorale de la HAT. La CENI était en effet obligée de violer une loi électorale qu’elle est censée défendre en permettant la tenue de cette élection en saison de pluie et avant même la mise en place d’une loi fondamentale. A moins que les maires TGV devaient avoir un mandat pour la durée de la transition qu’Andry Rajoelina dirige comme il veut, ces élections communales relève autant de la maladresse que de l’absurdité.