samedi , 27 avril 2024
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La ministre de la Justice a annoncé non sans satisfaction la première condamnation de la justice à l’encontre de Marc Ravalomanana. A la surprise générale, la première peine a été dans le cadre de l’achat de l’avion présidentiel qui appartient à la République de Madagascar.

La HAT se fait justice : une surprenante condamnation pour Marc Ravalomanana

Les autorités de transition espèrent dissuader le président élu de revenir au pays en le condamnant par contumace. Quatre ans de prison ferme et une amende de 60 millions de dollars, telle a été la peine qui a été prononcée par le tribunal d’Antananarivo  à l’encontre du président Ravalomanana  et de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Haja Nirina Razafinjatovo dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel « Air Force One 2 ».

Il a été reproché  à l’administration de ne pas avoir suivi les règles de l’orthodoxie financière pour décaisser le fonds nécessaire à l’achat. Les 70 millions de dollars de dommage et intérêt réclamés par la Justice correspondent pratiquement au prix d’achat de l’avion. En quelque sorte, on demande à Ravalomanana de rembourser l’argent dépensé pour acheter un avion appartenant à l’Etat malgache et qui est un outil de travail pour le président de la République. 

Cette première condamnation ne peut être dissociée du contexte politique. L’achat de l’avion présidentiel a été l’un des motifs du coup d’Etat populaire mené par Andry Rajoelina. La décision de la justice lui donnerait donc raison aujourd’hui. Pour ce qui est du « détournement », que ce soit d’un avion ou de fonds, l’avion en question est toujours là. En tant que président de la République, Marc Ravalomanana avait la prérogative de demander au ministère des Finances de réunir l’argent nécessaire pour acheter un avion public.

L’avion « Air Force One 2 » a été présenté par Andry Rajoelina comme étant le jouet de Marc Ravalomanana lors des manifestations au début de la crise politique. Si des sanctions devaient être attendues, elles relèveraient du FMI qui a son mot à dire sur les dépenses publiques. La condamnation d’un président en activité pour l’achat d’un bien public par de l’argent public va déjà à l’encontre des dispositions de la Constitution qui dans ce cas prône l’immunité. 

La justice de la HAT va s’atteler à expédier au plus vite deux autres dossiers contre Marc Ravalomanana, à savoir le litige foncier sur le terrain d’Andohatapenaka et la fusillade du 07 février 2009. « On ne doit pas faire traîner les choses car cela pourrait susciter des craintes sur l’absence de transparence » s’est justifié la ministre Christine Razanamahasoa.