samedi , 18 mai 2024
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Didier Ratsiraka est introuvable, son présumé fief, Toamasina, panique, tandis que la ville d'Antsiranana savoure la joie de la libération.

La joie à Antsiranana, la panique à Toamasina

Volatilisé, l’ancien président, Didier Ratsiraka semble l’être. Une source proche du président élu, Marc Ravalomanana, fait état du départ de l’ancien dictateur Ratsiraka vraisemblablement pour les Seychelles ou les autres îles voisines de Madagascar. Certains de ses proches, dont des anciens ministres et fidèles conseillers, depuis le début de semaine ayant pris le large. Ils ont quitté Toamasina (Est), où une offensive des militaires du président Ravalomanana est déjà en cours, afin de soumettre la totalité de la province sous l’autorité du nouveau Chef d’Etat.

« Jamais Toamasina n’a connu une situation aussi chaotique » rapporte une source locale. Les miliciens et militaires partisans de l’ancien président, présageant sans doute que « le bal est terminé », sèment le désordre, alors que les « grands chefs » avaient déjà déguerpi. Au moins deux anciens ministres de M. Ratsiraka auraient été empêchés par les miliciens, selon des sources concordantes, de quitter Toamasina à bord d’un navire mauricien, le « Mauritius Trochétia ». « Nous mourrons ensemble ici » auraient sommé les miliciens.

Les forces gouvernementales qui ont déjà soumis plus de 90% du territoire malgache sous l’autorité de Ravalomanana, au cours des derniers jours, ont enfoncé depuis le début de la semaine la porte de Toamasina. Le chef de l’état-major général de l’armée, le général Razafimandimby, ayant soutenu qu’il n’y aura point de cessez-le-feu sans reddition complète des rebelles.

Si Toamasina vit des heures troubles, Antsiranana (Nord), de son côté, jubile. Les habitants de la ville, depuis jeudi, savourent la joie de « libération », à la suite de l’entrée des forces gouvernementales dans le chef-lieu de province. Mais il faudra « nettoyer » la ville et ses alentours des quelques miliciens disparus dans la nature, mais munis de leurs armes. L’installation officielle du président de délégation spéciale, Jaosoa Pascal, est à l’ordre du jour. Il remplacera le gouverneur de province pro-Ratsiraka, Gara Jean Robert, lui-même introuvable. Les t-shirts et casquettes à l’effigie de Ravalomanana, à l’instar de ce qui s’est passé dans les autres provinces de la Grande Ile, ont réapparu à Antsiranana « libérée ».