mardi , 7 mai 2024
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Si la HAT veut se débarrasser du premier ministre de fait, Monja Roindefo pour avancer. Les membres de cette institution non reconnue par la communauté internationale ont changé de fusil d’épaule. Contrairement au chef du gouvernement de transition, ils misent sur les négociations sous l’égide du groupe international de contact.

La plaidoirie des membres de la HAT : une sortie de crise sans Monja Roindefo

Après avoir échoué dans leur tentative de voter une motion de censure contre Monja Roindefo, les membres de la HAT se sont attelés à préparer le terrain pour la suite des négociations politiques. La finalité serait de plébisciter les élections, un moyen pour attirer les aides de la communauté internationale qui est sévèrement tancée par ce groupe de politiciens de diverses tendances devenus des compagnons de fortune de la mouvance Rajoelina.

« La mission principale de la Transition est de mettre en place les conditions favorables à l’instauration de la 4è République par le biais d’un processus électoral crédible, valide et transparent», souligne le communiqué signés par les membres de la HAT qui ne parlent pas au nom de l’institution puisque leur président n’est pas associé à la déclaration.

Les membres de la HAT demandent aux médiateurs d’évaluer les poids politiques des différentes parties en faisant deux poids deux mesures.  D’abord, ils souhaitent déterminer la force des partis qui ont contribué à la chute du président élu. Ensuite, ils demandent de considérer le poids de ceux qui se sont présentés aux élections depuis 2002 alors que le parti Tiako i Madagasikara dominait largement l’échiquier politique. C’est une attaque indirecte visant le premier ministre Roindefo qui a été crédité d’un fantomatique 0,001% à l’élection présidentielle de décembre 2009.

Le président du Monima était pourtant le premier candidat déclaré. Puis, il s’est désisté n’ayant pas pu fournir les bulletins de vote et prétextant un scrutin qui ne serait ni libre ni transparent. Selon la HAT, le parti Monima ne doit pas être un acteur majeur de la résolution de la crise ni jouer les premiers rôles dans la mise en place d’une transition de consensus et inclusive. 
Pour l’alliance HAT donc, exit le Monima et Monja Roindefo et entrouvrir la porte aux trois autres mouvances. « Si nous devions inclure dans les différents organes de la Transition à mettre en place, des personnalités issues des anciens régimes, celles-ci doivent être de bonne volonté et non impliquées dans des manœuvres de déstabilisation ».

Une telle requête auprès des médiateurs prouve la difficulté pour la mouvance Rajoelina d’aborder le consensus. La HAT veut que « la Transition ne constitue pas un frein à la paix et au développement», alors que c’est exactement le cas depuis la prise de pouvoir par Andry Rajoelina dont le régime s’empêtre dans la crise politique et économique.

Difficile pour le moment de voir la HAT accepter un schéma « impliquant les forces politiques et sociales du pays à travers un processus de réconciliation nationale» et qui ne serait pas sous leur contrôle mais issu d’un consensus. Elle estime pourtant que «la problématique majeure actuelle est la mise en place d’un système pour éviter la répétition des crises cycliques ».

La HAT fait une plaidoirie inédite auprès de la communauté internationale, estimant qu’ «une condamnation de l’Etat signifierait une sanction infligée au peuple malgache. Elle hausse le ton : « il serait injuste et inacceptable de l’appliquer à Madagascar qui a tant souffert ». La HAT ne manque pas de donner une leçon : « la communauté internationale devrait plutôt nous aider, par des mesures positives, à accélérer la mise en place de la 4è République dans les mois qui suivent ».