lundi , 29 avril 2024
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Sans accès à la propriété, il sera difficile pour l'ensemble de la population de s'investir dans des actions de développement socio-économique. Jusqu'à présent, seulement 10% des terrains sont pourtant titrés à Madagascar.

La propriété foncière, un levier de développement

Les terres constituent l’une des principales richesses inexploitées de la Grande Ile. Par rapport au nombre de population, Madagascar dispose de suffisamment d’espace pour produire des denrées suffisantes pour une grande partie du continent africain. De nombreux analystes estiment que Madagascar peut nourrir beaucoup plus de monde que l’île en compte d’habitants, actuellement. Les 18 millions de Malgaches ne mangent pourtant pas à leur faim. C’est une réalité. Certaines régions sont moins bien loties que d’autres.

Si les produits alimentaires ne suffisent pas, c’est souvent en raison d’une sous-exploitation des espaces disponibles. Un état de fait quelquefois lié à la question foncière. Certes, dans une moindre mesure, il est préconisé de trouver les moyens d’augmenter, d’abord, les rendements agricoles sur les surfaces déjà exploitées, mais pour atteindre une vitesse de croisière, l’agriculture malgache se voit contrainte de procéder à une exploitation plus importante des surfaces disponibles. En toute logique, pour pouvoir exploiter un terrain, il faudra d’abord en être propriétaire. Et c’est bien là que le bât blesse.

Les grandes exploitations agricoles sont peu nombreuses à Madagascar. Elles sont le fait de grands propriétaires terriens. Ce n’est toutefois pas les espaces qui manquent. En 2005, le président de la commission Africaine, Alfa Omar Konare, a cité Madagascar parmi les pays qui disposent de suffisamment d’espace pour pouvoir devenir le futur grenier de l’Afrique. C’est pour le moment au stade de projet.

Ainsi, jusqu’en 2012, les autorités malgaches prévoient d’atteindre un objectif plus qu’ambitieux. A savoir, procéder au titrage ou à la certification des 70% des surfaces disponibles. Des techniciens parlent de défi, étant donné que la question foncière est souvent tabou à Madagascar et, par ailleurs, à l’origine de nombreux procès au tribunal. En partenariat avec des bailleurs de fonds internationaux, le gouvernement a créé à tour de bras des guichets fonciers. Ces derniers délivrent des certificats fonciers, notamment en milieu rural. 

Lors du dernier remaniement, un nouveau ministère a été créé pour s’occuper plus spécifiquement des domaines, des réformes foncières et de l’aménagement du territoire. Au niveau du service des domaines, l’informatisation est en cours en vue d’une amélioration du service offert au public. Un long processus qui nécessite un travail minutieux.