mercredi , 1 mai 2024
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L'application tordue de la feuille de route de la transition génère une situation politique chaotique et cacophonique. C'est dans ce contexte que l'on tente de mettre en place une vraie commission électorale nationale indépendante. Afin d'éviter les erreurs et les défauts de la commission électorale de la HAT, toutes les parties prenantes semblent d'accord sur la recomposition de ce qui sera un organe de la transition.

La recomposition de la CENI fait l’unanimité

La recomposition de la CENI passe par un projet de loi qui sera adopté par le parlement de la transition. L’organe sera adapté au contexte politique du moment. Ses fondations font références à la feuille de route de la transition et aucunement à la Constitution de la 4ème république plus virtuelle que jamais. Les entités politiques signataires de ladite feuille de route sont d’accord sur le principe de la recomposition.

Le président de la CENI est persuadé d’avoir rendu de bons et loyaux services et s’accroche à son fauteuil. Il est allé jusqu’à affirmer que changer la composition de l’organe électoral mettra en péril les prochains scrutins. Vu les irrégularités du référendum de novembre 2010, il est plus difficile de faire pire.

Hery Rakotomanana peut techniquement retrouver son poste s’il est proposé une nouvelle fois par l’entité dont il est issu et qu’il est plébiscité par ses pairs une fois réintégré dans la CENI. Sa reconduction ne servira pas forcément la commission qui aspire à paraître neutre et indépendante.

La possibilité d’être reconduit au sein de la commission électorale est valable pour tous les membres actuels puisque le projet de loi ne l’interdit pas. Au final, cela pourrait être un élargissement si les organes d’observation des élections, les groupements de la société civile, les ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation, la faculté de droit… décident de ne pas proposer un autre nom.

Le représentant des journalistes est spécifié comme étant celui qui l’est officiellement. C’est un désaveu pour le membre de la CENI qui a été parachuté sous prétexte de son appartenance à l’ancienne CNE et son statut d’ancien président de l’Ordre des journalistes, alors qu’il était en réalité conseiller du premier ministre de la HAT.

Dans la commission électorale de la HAT, seule la mouvance politique proche du pouvoir a été représentée, l’opposition a choisi le boycott. La future CENI réservera des sièges aux 11 entités qui ont signé la feuille de route. Ce qui exclue de facto les autres entités politiques non signataires, par leur volonté ou n’ayant pas été invitées, alors qu’elles sont susceptibles de participer aux futures élections.

La précédente commission électorale nommée unilatéralement par la HAT n’était pas légitime et avait raté nombreux tests de crédibilité. Elle a été propulsée au rang d’institution pour avoir officié à un référendum constitutionnel personnel du chef de l’autorité de fait.

De la Commission électorale nationale indépendante mise en place dans le cadre de la feuille de route dépendra la résolution de la crise politique à Madagascar. Une autre crise postélectorale est plus que présivible si la HAT continue sa politique du fait accompli.