dimanche , 5 mai 2024
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Maputo II risque fort de tomber à l’eau. Andry Rajoelina refuse a priori de lâcher du lest. Au terme d’une consultation de ses partisans, il a prononcé un discours ferme à l’égard de la communauté internationale et à l’endroit des anciens présidents qui ont participé au sommet de Maputo.

La souveraineté selon Andry Rajoelina

Andry Rajoelina veut rester à la tête de la Transition. Avec son Premier ministre, Monja Roindefo. N’en déplaise aux anciens présidents qui ont participé au sommet de Maputo. Et tant pis pour les médiateurs qui attendent une prise de position plus souple de sa part.

Le jeune président de la Haute Autorité de la Transition ne l’a pas dit clairement. Mais, lors de son discours, il fustigé ses principaux interlocuteurs à Maputo, après les avoir mis tous dans le même panier.

Le ton de Rajoelina rappelle en tous cas la virulence de ses propos sur la place du 13 mai, quand il chauffait à blanc la foule pour le soutenir dans sa démarche, avant le coup d’Etat de mi-mars. 

Sans doute, le discours ne pourra guère plaire à Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Didier Ratsiraka, les autres co-signataires des accords de Maputo, mais on ne sait comment ils vont réagir.

A Marc Ravalomanana, sans le nommer, le président de la HAT a dit que « le peuple ne le pardonnera pas ». 

S’agissant de la communauté internationale en général, et du groupe des médiateurs en particulier, Andry Rajoelina a affirmé qu’il ne veut pas céder à la pression. Evoquant le désir de souveraineté de ses partisans, le jeune putschiste est allé jusqu’à dire que Madagascar peut trouver les moyens de s’en sortir financièrement. Il a pourtant pris soin de ne pas spécifier que plus de la moitié du budget de l’Etat a été jusqu’à présent soutenue par des financements extérieurs.

Normalement, la mouvance Rajoelina doit faire savoir sa décision finale, au sujet des pourparlers de Maputo, le 3 septembre. Une mission d’évaluation de la SADC est ensuite attendue en terre malgache à partir du 6 septembre. 

La situation semble en tous cas plus tendue. La signature des accords de Maputo a détendu l’atmosphère, mais l’échec du second sommet semble entraîner le pays vers la case de départ. Andry Rajoelina adopte un ton ferme. Les rassemblements des partisans de Marc Ravalomanana ont repris. Toutefois, l’ultimatum de l’Union Africaine, au 16 septembre, expirera bientôt. L’organisation brandit de nouvelles sanctions contre la Grande Ile si aucune solution n’est trouvée avant cette échéance.