lundi , 13 mai 2024
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Andry Rajoelina se retire définitivement des négociations avec les trois autres mouvances politiques et du « schéma imposé par la communauté internationale ». Il profite de la trêve politique des périodes de fêtes pour aller de l’avant de manière unilatérale. La cohabitation est officiellement impossible pour les autorités de fait.

La transition de fait rétablie, cohabitation officiellement impossible

La rencontre de Maputo III est le prétexte officiel de la HAT pour sortir du schéma de la transition inclusive et consensuelle imposée par la communauté internationale pour qu’il y ait reconnaissance et aides. « Les résolutions de Maputo III écartent définitivement Andry Rajoelina du pouvoir, déclare Andry Rajoelina. Les ministères ont été distribués comme des petits pains ». La propagande est bien huilée : « Pour défendre la souveraineté nationale, parce que le dirigeant de la transition est un jeune, on n’accepte pas que la formation du gouvernement soit faite à l’étranger ». Il n’a jamais été question de former le gouvernement Mangalaza à Maputo. La rencontre entre les trois mouvances a été axée sur la clé de répartition des rôles dans le gouvernement d’union nationale.

La révision du fonctionnement du conseil présidentiel a été contestée par Andry Rajoelina qui revendique qu’il est le seul président donc le seul dirigeant. Il confirme son refus de donner un accès au palais présidentiel aux deux co-présidents, de mettre à leur disposition des ressources humaines, des moyens et du budget équivalent à ceux du président. Il dénonce « une mauvaise intention » de la part de ceux qui cherchent à « diriger le pays dans un esprit de vengeance et de haine ». Le discours est un peu irrationnel mais cela toucherait le cœur des citoyens scotchés devant leur télé ou leur radio. « C’est l’amour qui m’a poussé à devenir président de la transition… Quand on a de l’amour, on trouve toujours une solution » !

« L’absence d’amour chez les trois mouvances a été flagrante (SIC) ». Andry Rajoelina est un peu plus terre à terre quand il justifie la rupture définitive de la cohabitation prévue dans une transition inclusive et consensuelle. Il évoque la lettre adressée par les autres chefs d’institution au premier ministre danois et qui l’a contraint à ne pas participer au sommet mondial sur le changement climatique à Copenhague. « C’est une honte et une diffamation pour Madagascar, ils ont violé les accords de Maputo », s’emporte Andry Rajoelina. La conclusion de cet affront personnel est sans appel : « je confirme qu’il est difficile et irréalisable de former un gouvernement d’union nationale ».

La trêve politique nécessaire en cette période de fête a été avancée par la HAT pour repousser la réunion entre les quatre mouvances que le Groupe international de contact a essayé désespérément d’organiser à Antananarivo le 17 décembre 2009. « Le 25 décembre, c’est l’anniversaire de Jésus, laissons les gens faire la fête », se justifie le chef de la transition. Les 25 politiciens exilés de force et les autres personnes qui leur sont solidaires n’auront pasdroits aux réjouissances familiales. Andry Rajoelina ne se mouille pas dans la mesure arbitraire et controversée interdisant l’entrée sur le territoire des participants à Maputo III et les aéronefs en provenance des pays africains. « Les ministres sont libres d’agir, Andry Rajoelina ne dicte jamais quoi que ce soit ». D’une certaine manière, le président de la HAT met ses ministres devant leur responsabilité et leur bourde.