jeudi , 2 mai 2024
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La filière vanille est en effervescence à l’ouverture de la saison. Les acteurs de ce secteur affrontent une crise marquée par la chute des prix et le non écoulement des stocks. La mise en place d’une plate-forme a été décidée afin d’unir les forces pour faire face au marché.

La vanille haut de gamme de Madagascar ne se vend pas

La situation de la filière vanille malgache ne se remet pas encore de la décroissance chronique depuis quelques années. Fini l’époque de l’or vert, l’exportation a du plomb dans l’aile. Les stocks de la dernière saison ne sont pas encore écoulés à cause de l’effondrement des cours. Quelque 2200 tonnes de vanilles sont invendues. Pour les premières récoltes de l’actuelle saison, on attend 1500 tonnes.

Comment donc vendre un stock de près de 4000 tonnes sur un marché international de plus en plus restreint avec une forte concurrence des produits de synthèse. Selon le ministre du Commerce du gouvernement de transition, « il y a deux positions, un groupe qui propose la définition d’un prix plancher de la vanille malgache à 35 dollars le kilo, un autre groupe qui estime que fixer un prix minimum n’est pas réaliste ».

Des opérateurs militent donc pour le prix déterminé en fonction du marché. Ils ne s’opposent pas à l’idée de vendre la vanille malgache à tous prix. L’accumulation des stocks semblent leur donner raison. « Les opérateurs du secteur de la vanille n’ont pas trouvé un compromis », se désole le ministre Jean Claude Rakotonirina.

Il y a tout de même un terrain d’entente pour relancer le secteur. La mise en place de la plate-forme de la vanille a fait l’unanimité. Une telle structure a déjà fait ses preuves notamment dans le secteur rizicole. La plate-forme va regrouper tous les acteurs allant des planteurs jusqu’aux exportateurs. Elle aura pour mission de surveiller le prix de la vanille, de développer les exportations et de faire la promotion de la vanille naturelle.

La qualité, c’est à la fois l’atout et la faiblesse de la vanille malgache réputée être la meilleure au monde. Faudra-t-il réduire la production et miser sur un produit haut de gamme vendu à bon prix. L’accumulation de stocks de cette vanille de qualité ne peut que tirer le prix vers le bas. Madagascar n’a aucun intérêt à se lancer dans la vanille industrielle et « bas de gamme » même si ce genre de produit pas cher répond au besoin du marché.