L’ancien Premier ministre en résidence surveillée

 » J’irai moi-même l’accompagner à sa résidence « , c’est la réponse du Premier ministre Jacques Sylla à la question sur le sort réservé à l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo qui vient d’être délogé du palais de Mahazoarivo, le palais du Premier ministre. Après être retenu dans un camp de gendarmerie d’Antananarivo, Tantely Andrianarivo – l’ancien Premier ministre du président sortant Didier Ratsiraka – a été finalement placé en résidence surveillée. Le Premier ministre Sylla ne voulait pas apporter cette précision en anonçant lundi que  » c’est un des points à discuter « , mais des sources concordantes laissent penser actuellement que le Premier ministre de Ratsiraka est effectivement en résidence surveillée.

 » C’est le chef des bandits  » a annoncé Voninahitsy Eugène, homme politique qui soutient le président Ravalomanana. « Il mérite la prison  » pousuit-il, avant d’ironiser en précisant :  » d’autant que j’ai déjà préparé sa chambre à Ambatolampy « . On se souvient que Voninahitsy a été emprisonné dans cette ville située à 70 km d’Antananarivo, pour  » émissions de chèques sans provisions  » durant la présidence de Ratsiraka.

Cette nouvelle donne, selon des sources proches de Ravalomanana et de Didier Ratsiraka, contribue à rendre encore plus difficile la tenue d’une nouvelle rencontre entre les deux parties. Une rencontre programmée initialement les 29 et 30 mai à Dakar.

Une libération

Paradoxalement l’  » arrestation  » de l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo est considérée par une frange de la classe politique comme une  » libération « . Une libération vis-à-vis de Didier Ratsiraka qui l’aurait retenu à ses côtés contre son gré. A un certain moment en effet, on a même parlé d’une  » prise en otage « . A tout prix, l’ancien Chef d’Etat aurait voulu garder  » son équipe  » dans son giron « . L’ancien Premier ministre aurait souhaité quitter le camp de l’amiral Ratsiraka depuis plusieurs semaines, sans pouvoir le faire. On se souvient effectivement de la promesse de démission qu’il a faite à l’endroit de la population de son quartier d’Ivandry qui l’a assiégé à son domicile au moment fort des manifestations de rue à Antananarivo, une promesse qui n’a jamais été concrétisée. Et ce, malgré l’humiliation qu’il a dû subir – Tantely Andrianarivo ayant été obligé de descendre dans les rizières pour prendre la fuite.