L’ANCIEN PREMIER MINISTRE FRANCISQUE RAVONY S’EST ETEINT

Premier chef de gouvernement de la troisième République, Francisque Ravony s’est éteint à 61 ans, laissant un grand vide dans le paysage politique malagasy. Connu pour sa verve, son franc-parler, maître Ravony, avocat d’affaire milliardaire, était une illustration de la politique spectacle. Intégrant le parti MFM en 1989, ce fils d’un ancien président du Sénat durant la première République, reste lié à deux événements majeurs de ces dix dernières années. C’était en 1991 quand son nom commençait à circuler sur la place du 13 mai où des milliers de manifestants demandaient le départ de Didier Ratsiraka. Désigné Premier ministre en 1993 alors qu’il ne disposait d’aucun député à l’Assemblée nationale, Francisque Ravony défrayait la chronique politique en accordant des voitures 4×4 aux membres du parlement, là où régnait une pratique particulière: la majorité à géométrie variable. A la suite d’une conférence de presse mémorable de plus de cinq heures, le président Zafy Albert avait prononcé contre cet avocat une plaidoirie qui devait déboucher sur un référendum constitutionnel autorisant la nomination du chef de gouvernement directement par le chef de l’Etat. Un moyen d?écarter Ravony du pouvoir. Ce dernier a démissionné. Après le retour de Didier Ratsiraka, Francisque Ravony avait décidé de prendre une année sabbatique en politique avant d’effectuer un retour progressif sur le devant de la scène. Et ce, jusqu’à la veille des élections présidentielles du 16 décembre 2001 et les six mois de crise politique qui s’ensuivit où, sans participer aux manifestations de la place du 13 mai, il était apparu comme un allié de taille à l’actuel Président de la République. Cette alliance entre les deux  hommes a été clairement avancée par Francisque Ravony lors de son tout dernier talk-show à la télévision nationale où il devait débattre des actualités nationales avec le président du parti au pouvoir. Fidèle à lui-même, Francisque Ravony tout en réitérant son appui au régime actuel n’a pas manqué d’apporter une touche de critique. Une façon séduisante d’aborder les sujets d’actualité qui manquera désormais au monde politique de la Grande Ile.