vendredi , 3 mai 2024
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Les négociations piétinent à Maputo sur la question de l’amnistie et celui du retour du président Ravalomanana à Madagascar. A Antananarivo, l’armée accentue la pression sur les politiques, refusant de faire marche arrière d’un coup d’Etat qui aurait été motivé par les aspirations populaires.

L’armée revendique son unité en faveur de la transition Rajoelina et contre Ravalomanana

Amnistie, le mot fait peur dans le camp des militaires et des politiciens qui détiennent le pouvoir dans le régime de transition. Il n’y aura pas dès le départ une amnistie générale vu que les discussions se font en deux étapes : d’abord, le grand pardon sur les événements et faits lors de la crise politique de 2002, en suite celui de 2009.

Selon Didier Ratsiraka, la question est juridique. L’amiral souhaite l’annulation des condamnations de ses partisans et de lui-même. Il a eu gain de cause auprès des autres mouvances. Sur le cas Ravalomanana, Andry Rajoelina ne veut pas céder et brande l’arme judiciaire même si les accusations contre le président élu reste politique à part l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel.  « Les discussions calent sur la question du retour du président Ravalomanana au pays », confie Andry Rajoelina en marge des discussions de Maputo.

Les anciens mutins devenus des hauts responsables de l’armée maintiennent la pression sur celui qu’ils ont porté au pouvoir. Andry Rajoelina est prié de ne pas accepter tout accord ou convention qui permettrait le retour au pays du président élu, que ce soit en tant que chef d’Etat ou an tant que citoyen.

Le Chef d’Etat-major, le colonel Ndriarijaona André, affirme que celui qui est qualifié de coup d’Etat militaro-civil était une prise de responsabilité par les hommes en treillis pour la restauration de l’ordre et de la sécurité. Il prend le même prétexte pour annoncer que les résolutions politiques de Maputo, même avec la signature d’une charte, ne sera pas acceptée par l’armée si c’est pas conforme aux attentes du « peuple ».

Le colonel Ndriarijaona nie pourtant l’engagement politique d’une partie de l’armée et tance avec fermeté ceux qui expriment leur loyauté envers le président élu. Il dément toute idée de division de l’armée, suite à l’affirmation du général Rasolomahandry selon laquelle la grande majorité de l’armée regrette la participation des militaires au coup d’Etat de mars dernier. Le CEMGAM d’affirmer qu’il n’y a qu’un seul commandement et que c’est lui seul qui donne les ordres.

Cette menace des actuels commandants de l’armée justifierait le projet de Marc Ravalomanana de recourir à des professionnels étrangers pour assurer sa sécurité en cas de retour au pays. A Maputo, le président élu, ne se préoccupe pas pour le moment de la mise en garde de l’armée. C’est son chef de délégation à Madagascar qui a dénoncé une pression  en cours de négociation ne contribuant pas à l’apaisement d’une atmosphère déjà tendue. Selon Fetison Andrianirina, « l’armée ne doit pas se mêler des affaires politiques ».