dimanche , 28 avril 2024
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Le jeune Andry Rajoelina est allé « moucharder » Joaquim Chissano auprès des ambassadeurs de France et d’Afrique du sud. Un temps désavoué dans son initiative d’inviter les quatre mouvances à Pretoria, l’ancien président mozambicain et médiateur attitré de la SADC et de l’UA ne sera pas pour autant écarté. Les dernières mises au point de l’accord proposé par Paris ne sera pas exempt de négociation même si le président de la HAT menace de ne pas faire le déplacement s’il avait encore à affronter Marc Ravalomanana.

Le ballet diplomatique avant Pretoria, la France doit rassurer Rajoelina

L’ambassadeur de France à Antananarivo a arrondi les angles pour apaiser la tension avant même le rendez-vous de Pretoria. Jean-Marc Châtaigner reconnaît que d’ultimes négociations restent encore à faire pour que les deux parties concernées par la crise, à savoir le président évincé Marc Ravalomanana et celui qui a pris le pouvoir, Andry Rajoelina, finalisent l’accord politique. C’est une « architecture de la feuille de route » qui a été jusqu’ici acceptée par les deux protagonistes à réunir. Le contenu de ce plan de sortie de crise a tellement évolué et fait planer des incertitudes. L’ambassadeur refuse de divulguer les points qui nécessitent un accord. Pour le moment, la presse ne fait que des supputations.

A Pretoria, des détails restent à régler. L’ambassadeur Châtaigner espère que l’accord sera finalisé durant la rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Les négociations se feront entre ces deux parties jusqu’à la conclusion d’un accord et la signature d’un document officiel. Les négociations seront par la suite élargies aux deux autres mouvances. Les camps Ratsiraka et Zafy seront sollicités dans l’application de l’accord de Pretoria. Ils seront aussi impliqués dans le partage du pouvoir, en particulier dans le gouvernement d’union nationale.

Jean-Marc Châtaigner estime que la mise en place d’un vrai mécanisme de suivi des accords signés est très importante. Le scepticisme du diplomate français quant à la parole d’honneur des politiciens malgaches est justifié. Il faut veiller à ce que ce qui a été signé soit appliqué, insiste Jean-Marc Châtaigner.  

La France et l’Afrique du Sud évitent de heurter la sensibilité de la SADC et de l’Union Africaine. Le médiateur Joaquim Chissano va participer aux négociations de Pretoria. Cependant, l’ancien président mozambicain risque d’être désavoué sur ses intentions de mener les discussions en particulier sur la modification de la Charte de Maputo et d’Addis Abeba. Joaquim Chissano ne serait impliqué que dans la deuxième partie des négociations, c’est-à-dire une fois qu’un accord est signé entre Ravalomanana et Rajoelina. L’ambassade d’Afrique du sud considère la présence de monsieur Chissano en tant que simple observateur, rappelant que la rencontre de Pretoria sera présidée par le chef d’Etat sud-africain, Jacob Zuma.

Le tandem franco-sud-africain a-t-il réussi à rassurer Andry Rajoelina sur la « menace » Chissano.  « Nous n’irons pas en Afrique du sud si ce n’est pas clair qu’on y va juste pour apposer une signature », a-t-il déclaré. Le jeune chef de l’autorité de fait aura cependant à  affronter Marc Ravalomanana autour d’une table de négociation. Cette fois-ci, le TGV bénéficiera du « protectorat » de la France.