samedi , 27 avril 2024
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Depuis la fin de semaine, la relation entre Andry Rajoelina et Monja Roindefo est devenue plus que conflictuelle. Le Premier ministre que Rajoelina a nommé en février est en passe de devenir son principal adversaire politique.

Le cas Monja Roindefo devient une vraie crise dans la crise

La médiation politique ne concerne plus uniquement les quatre mouvances signataires des accords de Maputo. Elle s’avère bien nécessaire, aujourd’hui, entre le président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, et son Premier ministre Monja Roindefo. Ce dernier est officiellement démis de ses fonctions. Mais exige « un minimum de formalisme » avant de quitter le palais de Mahazoarivo.

Monja Roindefo, dans une déclaration, samedi 10 octobre, a affirmé qu’il n’a pas l’intention de démissionner, avant de mettre de l’eau dans son vin, dimanche, en spécifiant qu’il peut s’en aller si les quatre mouvances politiques signent un accord qui formalise la désignation d’un nouveau Premier ministre de consensus.

Dans une précipitation douteuse, Andry Rajoelina a procédé à la nomination de Régis Eugène Mangalaza en tant que « Premier ministre, chef du gouvernement d’union nationale» quelques heures après la déclaration de Monja Roindefo.  Le décret de nomination a été adopté la nuit du samedi.

En réplique, Monja Roindefo a tenu à spécifier que la nomination de Mangalaza « se base sur un simple communiqué de presse du Groupe international de contact». 

Des membres du gouvernement se sont en tous cas désolidarisés de Monja Roindefo, en affirmant qu’ils ne reçoivent plus de directives de la part du Premier ministre sortant. 

Monja Roindefo et Andry Rajoelina viennent ainsi de provoquer une autre crise dans la crise. Au point que certains de leurs compères se sentent dans l’obligation, actuellement, de proposer une médiation entre les deux hommes. C’est dans cette optique que le membre de la HAT, Alain Ramaroson, a appelé les deux anciens compagnons de fortune à « se concerter ». Pour lui, la division au sein de la mouvance Andry Rajoelina n’est pas la solution. 

« Je m’entends très bien avec Monja Roindefo jusqu’à présent et je le soutiens…et je défendrai aussi jusqu’au bout Andry Rajoelina » a soutenu Ramaroson. 

Malgré tout, le Premier ministre sortant s’est affiché intransigeant. Il devait affirmer qu’il était prêt à briguer la magistrature suprême le cas échéant. Une manière pour lui de défier celui qui l’a désigné Premier ministre en février sur la place du 13 mai, quand les deux hommes ont dirigé une manifestation de rue qui réclamait le départ de Marc Ravalomanana.