vendredi , 3 mai 2024
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Les deux chefs des armées, à savoir le chef de l’Etat-major et le commandant de la gendarmerie ont mis un terme aux supputations sur un gouvernement militaro-civil. Les généraux André Ndriarijaona et Bruno Razafindrakoto refusent de cautionner les militaires qui veulent occuper des fonctions politiques. Les officiers peuvent toutefois être recrutés par le président de la HAT mais en leur nom personnel, en tant que simple citoyen.

Le commandement de l’armée refuse le gouvernement militaro-civil

Le chef de l’armée et le commandant de la gendarmerie ont répondu non à Andry Rajoelina. Après avoir obtenu des explications sur la feuille de route du chef de l’autorité de fait, un mois après avoir interpellé ce dernier, les deux généraux refusent d’engager l’armée dans la formation d’un gouvernement. La grande muette ne va donc pas proposer ses hommes pour entrer dans un gouvernement militaro-civil ou encore de salut public. Il faudra donc que Andry Rajoelina trouve un plan C, d’autant que les chefs des armées souhaitent retrouver un semblant de neutralité après avoir été ouvertement partisans depuis un an.

Les officiers qui souhaitent intégrer un gouvernement de techniciens ou appelés à le faire ne seront donc pas des représentants de l’armée. « Les militaires jouissent pleinement de leur droit de citoyen », dit le communiqué lu par le général Ndriarijaona. « C’est en tant que citoyen qu’ils seront appelés si l’Etat a besoin d’eux pour former un gouvernement ou une institution ».

Les commandements se dégagent même de la responsabilité du choix du dirigeant politique actuel. L’Etat peut sélectionner les officiers et charge à ces derniers d’accepter ou non. Les deux chefs des armées entendent cependant jouer un rôle de contrôle et de contre-pouvoir. « On a demandé une feuille de route claire et vérifiable », précise le CEMGAM.

« On ne veut surtout pas cautionner un militaire qui fait son entrée dans le gouvernement », réitère le général Bruno Razafindrakoto. Le commandant de la gendarmerie de préciser qu’il n’est pas pour autant contre la nomination d’un officier à un poste ministériel tout en refusant le gouvernement militaro-civil. « Il y a toujours eu des militaires dans le gouvernement », dit-il pour relativiser la probable présence d’officiers dans la prochaine équipe de l’exécutif. « Ce n’est pas à l’armée de réclamer un quota ni de proposer ses éléments », explique le général Razafindrakoto. Il estime que ce retrait par rapport aux politiciens est dans le but de défendre l’unité de l’armée.

Les deux commandements appellent la population à rester calme devant les incertitudes de la situation politique. Ils souhaitent voir l’armée s’atteler à ses missions originelles comme la défense de la souveraineté nationale, la protection des biens et des personnes. Le général Razafindrakoto a laissé croire que la réunion des généraux en activité, organisée par le président du Comité militaire pour la défense nationale, n’avait pas influencé la déclaration des deux commandants des armées.

D’après le numéro un de la gendarmerie, les officiers généraux voudraient juste renouer le contact entre eux. Le premier ministre, Camille Vital, a été convié à cette rencontre entre les hauts gradés à Analamahitsy, dans les locaux du bureau du Sénat. Les généraux Ndriarijaona et Razafindrakoto ont quant à eux quitté la réunion très tôt, officiellement en raison de leur occupation.