samedi , 4 mai 2024
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Diviser pour régner, c’est ce que le noyau dur de la HAT a fait de ses 6 entités qui ont signé avec le tandem UDR-TGV la feuille de route Simao en mars 2011. L’autorité de fait a repris par la « force » le contrôle de ses alliés qui se montraient un peu trop indépendants en allant trouver le consensus avec les 3 autres mouvances.

Le coup de force des TGV pour remettre les six entités dans ses wagons

Les entités TGV et UDR acquises à la cause du chef de l’autorité de fait prennent le train du dialogue en marche et jettent les instigateurs du rapprochement hors de la locomotive. C’est ce qui est sorti de la réunion politique qui n’avait pas lieu d’être au siège du Sénat. L’institution d’Anosy a été définitivement désacralisée par les joutes verbales qui ont failli tourner à un combat de boxe entre les membres de la mouvance Rajoelina.

Les autres entités ont été remises à leur place, c’est-à-dire dans les wagons. La HAT a utilisé la même stratégie pour se fabriquer un faux consensus ou un faux gouvernement d’union en perpétrant un petit coup d’Etat dans les formations politiques.

La différence est que cette fois-ci, elle tente de garder les rennes de ses alliés. Ce n’est donc pas étonnant qu’un membre radié d’une entité soit devenu représentant officiel de celle-ci au sein de la mouvance Rajoelina.

Pour le couple TGV-UDR, l’important est de museler les autres entités et de prendre le contrôle de toutes discussions avec les 3 mouvances ou la SADC. La déclaration d’Anosy stipule que les 8 entités, le tandem TGV-UDR récupérant de force le contrôle des six autres entités, s’engagent à parler d’une seule et même voix. Comme Andry Rajoelina a été placé par sa mouvance au-dessus de la mêlée, celle-ci se sent obligée de redevenir la voix de son maître.

Désormais, le TGV réorganise la structure de la mouvance Rajoelina. Les entités dans les wagons seront représentées par un seul chef et quatre autres membres choisis. Tous les autres membres qui s’exprimeront le feront à leur nom personnel.

L’autorité de facto essaie de brise l’accord entre les 6 entités et les 3 mouvances en reprenant le contrôle de ses alliés un peu trop engagés pour le consensus. L’acceptation des six entités du retour au pays du président Ravalomanana ont fait réagir les premiers impliqués dans le mouvement populaire transformé en coup d’Etat en 2009.

Une fois le tour de force réalisé pour reprendre en main le contrôle des six autres entités, le ticket TGV-UDR annonce la couleur. Les huit entités sont prêtes à parapher l’amendement unique de l’article 20, version du 17 juin par le Secrétaire Exécutif de la SADC et à signer la feuille de route le 16 septembre 2011. Pour la HAT, cela veut dire que Marc Ravalomanana pourra rentrer au pays quand Andry Rajoelina le voudra alors que les six entités sont pour la réconciliation et l’apaisement.

La mouvance Rajoelina rebaptisée huit entités retrouvées prévient la SADC qu’elle va parler d’une seule et même voix. Elle a décidé de se rendre en tant qu’une seule entité aux rencontres sollicitées par les émissaires de la troïka venus à Madagascar.

Faisant fi des discussions et des résolutions prises par les 6 entités qui ont signé le pacte républicain et les 3 mouvances, le TGV-UDR s’adjuge le contrôle absolu des actes des 8 entités politiques censées constituer la mouvance Rajoelina. Il invite les 3 mouvances à signer la feuille de route avec lui et les entités devenues ses sbires.

Un coup de force tardif qui ne change rien à la donne mais permet de sauver les apparences pour la HAT. Cette dernière a été isolée à cause du rapprochement entre les 6 unités et les mouvances Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana.

Pour la première fois, la HAT est contrainte d’inviter les autres mouvances à une rencontre évoquant le souci d’inclusivité et de consensualité. Or, il ne reste plus au tandem TGV-UDR qu’à se mettre d’accord avec les 9 autres entités.

Andry Rajoelina lui-même avait déclaré que les discussions sont terminées. Avec 2 entités contre 9, il risque de perdre le pouvoir de transition, en particulier le contrôle du gouvernement. Cela justifie un autre mini coup d’Etat dans les autres formations politiques.