vendredi , 26 avril 2024
enfrit
Le régime putschiste malgache procède à une série de limogeage à tous les niveaux du pouvoir déconcentré et décentralisé de Madagascar. Même le plus petit démembrement des collectivités territoriales est actuellement concerné par le coup d’Etat.

Le coup d’Etat se décentralise

Dans la capitale, les chefs de quartiers ont été tous nommés du temps de la présidence de Marc Ravalomanana. Aujourd’hui, ils sont systématiquement considérés par le régime putschiste de Andry Rajoelina comme étant des légalistes en puissance. Depuis quelques semaines, le pouvoir de Transition, issu du coup d’Etat de mi-mars, a procédé au remplacement progressif des chefs de quartier dans la capitale, Antananarivo.

Malgré la fermeté des nouvelles autorités, tout ne se passe pas facilement. Au contraire, la résistance s’organise. De nombreux nouveaux chefs de quartiers nommés par le nouveau pouvoir ont du mal à asseoir leur autorité. Dans la majorité des cas, ils finissent par être acceptés par la population. Mais pour y parvenir, la majorité doit passer par une rude épreuve.   

Dans de nombreux quartiers, en effet, il arrive tout simplement que la foule refuse l’organisation d’une passation de service entre les chefs de quartiers entrants et sortants. L’argument souvent avancé est que le remplacement devra passer par une élection comme les auteurs du coup d’Etat eux-mêmes l’ont promis sur la place publique. Andry Rajoelina et son équipe avaient effectivement promis que les chefs de quartiers seront élus alors que la nouvelle équipe au pouvoir n’a pas mis beaucoup de temps pour remplacer à tour de bras les chefs de quartiers de la capitale par une simple nomination.

Les contestations sont ainsi presque systématiques à chaque prise de fonction d’un nouveau chef de quartier nommé par le pouvoir de Transition. Antananarivo compte 192 quartiers. Actuellement, au moins une trentaine connaît des conflits de passation de service. Ce n’est pourtant pas l’unique forme de la «décentralisation »  du coup d’Etat. Dans certaines communes de Madagascar, les partisans de Rajoelina demandent à l’équipe de la Transition de procéder au remplacement des maires élus qui s’affichent toujours partisans du président en exil, Marc Ravalomanana.