jeudi , 2 mai 2024
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Lalatiana Ravololomanana et Serge Radert ont rencontré samedi les responsables des forces de l’ordre à Antananarivo, voulant de l’aide pour ramener l’ordre à leur manifestation pacifique devenue interdite. Le premier ministre Roindefo condamne mais reconnaît une regrettable bavure et promet des sanctions.

Le désaccord après Maputo, chronique d’une manifestation interdite

Samedi, les partisans des mouvances Zafy et Ravalomanana ainsi que les militants du mouvement pour l’application des accords de Maputo sont venus en nombre vers 10 heures. Quand la foule commençait à être dense, les forces de maintien de l’ordre ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes. Lalatiana Ravololomanana a donné la raison de leur entrevue avec le colonel Richard Ravalomanana. « Nous avons sollicité de l’aide pour ramener le calme à Mahamasina », a-t-elle rapporté.

Cette démarche auprès de la gendarmerie Ankadilalana a quelque peu surpris alors que les manifestants dans les environs de Mahamasina étaient en train d’être dispersés sans ménagement à coup de bombes lacrymogènes. C’était donc une démarche volontaire et non pas une convocation. Le colonel Ravalomanana a rappelé que les forces de l’ordre sont là pour faire leur travail. Ce qui ne l’a pas empêché de faire un petit reproche aux instigateurs de la manifestation qui n’ont pas rejoint le lieu proposé par la mairie d’Antananarivo. « Il y a eu des malentendus dans l’autorisation », s’est justifiée plus tard Lalatiana Ravololomanana.

Interdite

« Nous avons fait une demande pour organiser une manifestation pacifique » a martelé Lalatiana Ravololomanana. Le mouvement pour l’application des accords de Maputo avait fait appel à la population depuis une semaine à venir au stade de Mahamasina le 26 septembre. « Antsonjobe ne nous convient pas, c’est ici à Mahamasina que nous voulons expliquer nos idées, nous ne pouvons pas reculer », a expliqué Lalatiana Ravololomanana. Pour le colonel Ravalomanana, « c’est une manifestation interdite donc il faut la disperser ».

« Il s’agit d’une campagne d’explication auprès de la population à propos des tenants et aboutissants des accords signés à Maputo », a rappelé Lalatiana Ravololomanana. Le problème ne relève pas de l’idée mais de l’expression. Les autorités de la transition accusent les trois mouvances de ne pas respecter les accords de Maputo en organisant à nouveau des manifestations politiques. Paradoxalement, ces manifestations interdites ont pour vocation de dénoncer les initiatives unilatérales des autorités de fait et défendre l’application de ces dits accords.

Bavure

Le premier ministre de la mouvance Rajoelina a fustigé la « mauvaise foi » des trois autres mouvances qui ont refusé d’organiser leur manifestation à Antsonjobe.  Justifiant la répression par les forces de l’ordre, Monja Roindefo de déclarer que les manifestations seront autorisées quand les instigateurs maîtrisent parfaitement l’organisation. Six personnes ont été arrêtées dont une femme qui a juste élevé la voix pour protester contre les agissements des forces de l’ordre.

Monja Roindefo a reconnu une bavure perpétrée par contre un civil. « L’incident s’est passé en dehors de la zone de maintien de l’ordre et nous le condamnons », a-t-il déclaré. Parmi les huit blessés admis à l’hôpital, une femme de 45 ans a été atteinte au pied par une balle réelle. « C’est un acte de violence perpétré par un militaire en état d’ivresse et qui n’a pas respecté les règles de l’usage des armes, a expliqué le premier ministre. C’est un acte isolé, c’est la responsabilité de l’état de prendre des sanctions dans de tels cas ».