Le développement par la route et les transports

Le président Marc Ravalomanana a saisi le 16 août dernier, l’installation officielle de Emile Tsizaraina, Président de la Délégation Spéciale (PDS) de Toamasina, pour présenter le focus de son programme présidentiel. Il se résume ainsi: permettre aux pauvres de s’enrichir sans dépouiller les riches. Pour ce faire, la stratégie adoptée est le désenclavement des régions, la reconstruction des routes et leur entretien. Un programme ambitieux qui répond aux aspirations du peuple.

On ne sait exactement combien de kilomètres de routes existe-t-il actuellement. Les uns parlent de 35 000 km et les autres de 50 000 km. N’empêche que le président a déploré que sur la totalité des routes existantes, il ne reste plus que la moitié. Seules 33% de nos routes sont praticables toute l’année; 33% autres ne le sont qu’en véhicules tout terrain et le reste ne méritent plus le nom de route. Ravalomanana a promis que la route reliant Soanierana Ivongo à Maroantsetra, celle qui, dans la partie Nord de Toamasina, donne accès au Cap Masoala sera reconstruite.

On n’est pas sans savoir que toutes les régions productrices ou à fortes potentialités agricoles ou touristiques souffrent d’un isolement chronique en raison du très mauvais état des routes. On citera la route qui conduit vers le Lac Alaotra, celle qui dessert la région de Faratsiho ou encore des zones rizicoles du Centre Sud ou du Sud Sud Ouest, Morombe et tout le littoral au sud de la province de Toliary. Sans oublier
toute la zone comprise entre le littoral et la falaise orientale.

Après la route, la fluidité et la sécurité des trafics

Le président a éclairé sur la philosophie avec laquelle il entend conduire sa politique de développement. « En accord avec les bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, a-t-il informé, on mettra sur pied toutes les infrastructures, plus particulièrement les routes. Et c’est à nous, Malgaches, d’en tirer le meilleur parti ou plus simplement de travailler pour nous enrichir d’une manière durable ». Il a encore une fois attiré l’attention de tous sur les richesses qui existent dans le pays, comme il l’avait déjà souligné à Mahajanga lors de l’installation du PDS Pierre Tsiranana. Dans le même ordre d’idée Marc Ravalomanana a de nouveau proclamé que la compagnie aérienne nationale, Air Madagascar demeurera une société nationale et que dans deux mois, elle sera renovée: aéronefs, maintenance et services. Conscient des interférences ou des conséquences des exigences des tournées et missions des hommes d’Etat sur le trafic aérien normal, Marc Ravalomanana avoue qu’il pense sérieusement à des aéronefs gouvernementaux.

A beaucoup d’égards, cette installation du PDS Emile Tsizaraina a été une mission économique. Sans oublier d’insister sur la bonne gouvernance, la transparence et le respect de l’état de droit il a également remis certaines fonctions de la ville à sa place. Il s’agit du Port autonome de Toamasina qui a acquis deux gros engins modernes et performants, en l’occurrence deux grues de quai, capables de quintupler, selon le Directeur général du Port, Vony Roger, le maniement des conteneurs et autres marchandises encombrant. Ces deux grues de quai, montées sur roues pneumatiques et non plus sur rails comme ceux existants, peuvent se déplacer sur les 8 postes quais qui peuvent accueillir les navires. Un conducteur de cet engin, encore en cours de formation, révèle que pour l’instant il fait 15 conteneurs par heure contre 20 pour d’autre conducteur. Précédemment confie-t-il, le rythme était de 40 conteneurs par jour. Le ministre des Transports, Olivier Rakotovazaha de préciser que ces acquisitions présentent des avantages économiques énormes tant pour les affretteurs que pour les clients car elles autorisent une plus grande fluidité du trafic portuaire. Un atout comme les autres mesures incitatives en faveur de la « zone industrielle dédiée » qui sera créée à Toamasina.

Bref, Ravalomanana ne manque pas de suites dans les idées. Il avait annoncé à Antsiranana lors de l’installation du PDS Jaosoa Jean Pascal, qu’il sera possible à chaque ménage de posséder d’une voiture ou du moins d’un véhicule à roues et que devenir riche sera à la portée de chacun.