mercredi , 1 mai 2024
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Sans surprise, le Groupe international de contact a rejeté la proposition des autorités de fait de Madagascar sur la tenue d’une élection législative en mai 2010 en lieu et place de l’application des accords signés à Maputo et Addis Abeba. La mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans le cadre d’une transition consensuelle et inclusive est la seule issue reconnue afin d’éviter les sanctions internationales. Stoïques ou fatalistes, la HAT et ses alliés accusent le coup.

Le GIC confirme pour la Charte de Maputo, coopération ou sanction pour la HAT

Il y avait un peu de suffisance et de désinvolture dans la tentative de la HAT de désamorcer la bombe de la sanction à annoncer par le Groupe international de contact à Addis Abeba. Seule une décision acceptable sera considérée avait prévenu Andry Rajoelina. Le groupe mandaté par la communauté internationale n’a pas cédé à cet énième caprice de la jeune autorité de Madagascar. Il « a rejeté toute démarche unilatérale, souligné l’impératif de la solution consensuelle à la crise et a, encore une fois, exhorté les parties malgaches à revenir à la table de négociation et à faire les concessions nécessaires ». 

La mouvance Rajoelina s’enferme de plus en plus dans son unilatéralisme. Le président de la HAT aurait considéré un temps le retour au schéma de Maputo. C’était sans compter sur la pression que ses alliés politiques allaient exercer pour l’empêcher de « tuer le régime de transition ». Le GIC se félicite de l’accord général des trois mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy avec la proposition de sortie de crise souhaitée par la communauté internationale. Par contre, « le Groupe a noté le dialogue qui s’est instauré entre la Médiation et la Mouvance Rajoelina, dont la réaction ne s’inscrit pas pleinement dans le cadre des propositions de solutions de compromis soumises par le Président de la Commission de l’UA ».

La HAT est intimée « à coopérer à la mise en œuvre rapide des Accords de Maputo des 08 et 09 août 2009 et de l’Acte Additionnel d’Addis Abeba du06 novembre 2009… qui ont été signés et négociés par les quatre Mouvances politiques de Madagascar et constituent la base de toute sortie de crise. La sanction reste encore au stade de l’hypothèse mais ne tardera pas à être définie. « En cas de persistance de l’impasse actuelle, des organisations et des pays prendront, dans les semaines à venir, les dispositions qui s’imposent », note le GIC. De  nouvelles sanctions, à l’encontre de tous ceux qui font obstacle au processus de retour à l’ordre constitutionnel, seront prises et ce sur la base de leurs instruments juridiques pertinents et de leurs pratiques respectifs.

Le  Conseil Permanent de Sécurité de l’UA se réunit ce 19 février 2010 afin d’examiner l’évolution de la situation. Elle définira les mesures qui s’imposent à la lumière des instruments de l’UA. La HAT aura toujours du temps, au moins un délai de 10 jours,  pour faire machine arrière mais cette fois-ci sous la pression de la communauté internationale. Andry Rajoelina a déjà déclaré la veille de la réunion du GIC qu’il allait contester toute décision du GIC qui ne va pas dans le sens de son plan de sortie de crise. Le chef des autorités de fait s’entête à organiser une élection législative pour mettre en place une assemblée constituante au mois de mai 2010. Quitte à subir des sanctions. Andry Rajoelina essaie de monter l’opinion contre le GIC et dénonce des sanctions contre le peuple malgache motivées par une « haine » personnelle à son encontre.