lundi , 6 mai 2024
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Le président de l’Association des Maires de Madagascar a été arrêté avec une certaine brutalité par les forces de l’ordre de la HAT à Analakely. Guy Maxime Ralaiseheno et ses confrères ont manifesté pour s’exprimer contre les élections communales imposées par la mouvance Rajoelina et réclamer une transition neutre.

Le maire opposant Guy Maxime Ralaiseheno arrêté pour rien ?

Voilà un opposant de plus arrêté et probablement jeté en prison puisque le parquet a été saisi. Le président de l’Association des Maires de Madagascar (AMM) a été la dernière personnalité politique en date appréhendée par l’autorité de fait. Samedi 20 novembre 2010, Guy Maxime Ralaiseheno avait donné rendez-vous à ses confrères maires pour manifester contre l’organisation des élections communales prévues pour le 20 décembre 2010. Les opposants à l’autorité de fait et des partisans des trois mouvances se sont joints au rendez-vous.

Arrestation « brutale »

Face à la présence de cette foule des 09 heures du matin, les forces de l’ordre de la HAT ont fait des rondes pour dissuader les manifestants. La manœuvre d’intimidation n’a pas eu son effet puisque le maire d’Ankaraobato est venu sur le lieu prévu pour la manifestation vers 10 heures, son écharpe tricolore nouée à la ceinture. Ce symbole républicain n’a pas empêché les éléments de l’Emmo Reg à appréhender l’élu. Empoigné par cinq hommes avec une certaine brutalité, Guy Maxime Ranarivelo n’a pas opposé de résistance. Scandalisés par cet excès de zèle des forces de répression, les témoins de la scène n’ont pu que huer et siffler pour manifester leur désaccord.

Enquêté au camp de la gendarmerie de Betongolo, là où se déroulent les enquêtes pour les arrestations politiques, Guy Maxime Ranarivelo sera déféré au parquet. Il risque comme tous les autres opposants qui ont bravé l’autorité d’Andry Rajoelina, d’être placé sous mandat de dépôt. Le président de l’AMM a organisé une manifestation politique malgré l’interdiction générale qui devait toutefois s’appliquer jusqu’au jour du référendum du 17 novembre 2010. Guy Maxime Ranarivelo a déclaré n’avoir besoin d’aucune autorisation puisque leur manifestation était une forme d’expression.

Pour une autre transition

Le maire d’Ankaraobato a eu tort de défier le pouvoir de facto en croyant que la liberté d’expression existe à Madagascar. Pour aggraver son cas, il ne s’est pas limité à réclamer le report des élections communales imposées par les TGV et la mouvance Rajoelina. Depuis que la HAT a placé un magistrat proche de l’AVI de Norbert Ratsirahonana à la tête du Conseil d’Etat, cette juridiction n’a plus prononcé des mesures défavorables contre l’administration. La plainte déposée par l’AMM n’avait donc aucune chance d’aboutir.

Guy Maxime Ranarivelo et l’AMM ont alors émis de nouvelles revendications, à savoir la démission du chef de l’autorité de fait et la mise en place d’une nouvelle transition consensuelle et inclusive sans pour autant se lier avec les trois mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka. De cet angle, la manifestation de samedi à Analakely pourrait être considérée comme une tentative de coup d’Etat par les « putschistes » au pouvoir.

La coïncidence avec la mutinerie des officiers à la BANI affolait de surcroît les autorités voulant éviter d’autres manifestations en ville. Samedi dans la soirée, le gouvernement de la HAT allait pourtant reporter les élections communales qui ont été boycottées par les candidats. Le gouvernement Vital a pris un décret pour reporter ledit scrutin quand le pseudo sénat de l’autorité de fait l’a réclamé afin d’éviter l’affront du boycotte de candidature. Et dire que les maires élus ont été traités de tous les noms quand ils ont dénoncé un scrutin qui n’a de fondement qu’un calcul politique grotesque.