vendredi , 17 mai 2024
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La réaction de la communauté internationale suite aux assises nationales organisées par le pouvoir de la transition a été prévisible. Celle-ci regrette l’absence de consensus national et montre son inquiétude. L’organisation rapide des élections est souhaitée.

Le monde appelle au dialogue et à des élections rapides à Madagascar

Andry Rajoelina et sa Haute Autorité de la Transition ont beau soigner les apparences, mais le nouveau pouvoir n’est pas toujours reconnu sur la scène internationale. L’enlisement de la crise, ravivée par les manifestations d’Ambohijatovo organisées par les défenseurs de la légalité, suscite l’inquiétude du monde qui s’est déjà montré embarrassé par le changement de pouvoir dans des conditions anticonstitutionnelles à Madagascar.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies demande une transition basée sur un consensus de tous les acteurs et un retour à la normale par la voie d’élections. Qui sont ces acteurs concernés ? Aux deux camps du président sortant Marc Ravalomanana et de l’ancien maire d’Antananarivo Andry Rajoelina s’ajoutent une aile de l’opposition qui s’est alliée au TGV et une autre qui garde son indépendance et s’oppose même au pouvoir de la Transition, incarnée par le CRN de l’ancien président de la République Albert Zafy.

Le dialogue doit se faire entre malgaches pour régler le problème, rappellent l’ONU et l’UA. La communauté internationale veut pour le moment se limiter à son rôle de facilitateur. Les trois présidents « ennemis » d’avant, suite à des alternances marquées par un mouvement populaire et une crise politique seraient même entrés en contact pour évoquer ensemble une sortie de crise. Aux Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana, doit se joindre celui qui est au pouvoir actuellement, Andry Rajoelina.

Le jeune « maire de Madagascar », joue en solo pour conforter son pouvoir au point d’irriter ses alliés. Il se fait désirer sur la question de l’amnistie réclamée par les « exilés » et les anciens « prisonniers politiques » épinglés pour des affaires pénales. Andry Rajoelina défie le monde, conforté par la validation de son pouvoir par la Haute Cour Constitutionnelle et une investiture qui rappelle un certain 22 février 2002, par l’organisation d’assises nationales qui ont été boudées par l’autre moitié.

L’union Africaine appelle ses membres et ses partenaires à ne pas « conforter l’illégalité à Madagascar ». Suite à l’offensive diplomatique de la France pour reprendre les choses en mains après avoir été quelque peu écartée, l’enjeu géopolitique et la position stratégique de Madagascar pourraient en effet pousser d’autres pays à préserver une relation « privilégiée » avec la Grande Ile.

Les nations-Unies espèrent que des élections dans les meilleurs délais permettent aux malgaches de faire leur choix rapidement. Une perspective qui n’arrange pas les affaires de Andry Rajoelina qui a intérêt à rester le plus longtemps possible à la tête d’une transition qui le mènera au pouvoir. « Personne ne veut rester éternellement président de l’autorité de la transition », nuançait-il. Il y a effectivement mieux.