mardi , 21 mai 2024
enfrit
Le premier ministre Monja Roindefo a été considéré par de nombreux observateurs comme le grand vainqueur des négociations politiques de Maputo II. Son parti, le Monima, monte sur le créneau pour rappeler à Andry Rajoelina sa redevabilité envers celui qui a mené le gouvernement insurrectionnel.

Le Monima défend bec et ongles le poste de Monja Roindefo

Faut-il sacrifier le soldat Monja ? Cela simplifierait les choses : Andry Rajoelina confirmé comme président de la transition malgré toute la réticence de la mouvance Ravalomanana et avec finalement la bénédiction de Didier Ratsiraka. Le poste de premier ministre reviendrait alors à madame Ramisandrazana de la mouvance Ratsiraka. Pour le parti Monima, il n’est pas question d’accepter un tel scénario, rappelant l’implication de leur leader dans la lutte populaire pour renverser le président élu.

Selon le Monima, trop de concessions ont déjà été faites par la mouvance Rajoelina dans le cadre de Maputo. Il s’agit en particulier des accords spécifiques sur les cas de Marc Ravalomanana et de Didier Ratsiraka. Le parti du premier ministre Roindefo considère que lesdits accords devraient avoir comme contrepartie l’acceptation par ces deux autres mouvances de la configuration à la tête de la transition comme elle l’est aujourd’hui. Il estime que cette acceptation devait être acquise une fois que les accords de Maputo I aient été signés.

A qui la faute ? Le parti Monima est furieux contre les représentants de la communauté internationale et est en diapason avec les autres partis et formations des Forces du changement acquises à la cause de la mouvance Rajoelina. Il met à l’index le Groupe international de contact d’avoir remis en selle les mouvances Ratsiraka et Ravalomanana et donner à ceux-ci un certain avantage.

Pour faire capoter Maputo II, la stratégie du Monima consiste à minimiser le poids des mouvances Ravalomanana et Ratsiraka, la première menaçant le poste de Rajoelina et la deuxième visant celui de Monja Roindefo. On pointe du doigt le fait que l’Arema fondé par Didier Ratsiraka est aujourd’hui divisé par quatre, dont l’Arema Matotra, l’aile Pierrot Rajaonarivelo, le DHD et la branche fidèle à l’Amiral.

Cet argument de la division vaut aussi pour la mouvance Ravalomanana qui compte quelques personnalités issues du TIM dans les actuelles instances de la transition. La conclusion paraît évidente pour un responsable du Monima : « ces deux mouvances ne pèsent plus rien ». Il faut dire que le Monima se considère désormais comme un poids lourds. Le 00,01% de Monja Roindefo lors de l’élection présidentielle de décembre 2006 est déjà oublié.

Pour le parti de Roindefo, la communauté internationale serait coupable de faire des pressions économiques et politiques sur les autorités de Madagascar. « L’on ne doit pas craindre l’absence de reconnaissance internationale puisque nous pouvons trouver d’autres pays pour nous aider », plaide un haut responsable du Monima. En clair, Monja Roindefo vaudrait bien toutes les sanctions que le pays risque si un régime de transition consensuel n’est pas mis en place. Comme le Monima n’a pas les armes pour prétendre à diriger le pays par les élections, il s’accroche à sa transition.