mercredi , 15 mai 2024
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Dissout par la HAT quand son utilité politique n’était plus justifiée, le CSR AN survit et milite toujours pour sa cause initiale : organiser une conférence nationale afin de résoudre la crise politique à Madagascar. Blanche Nirina Richard et son équipe ne se laissent pas écarter et défendent leurs acquis lors des conférences régionales. Une participation de toutes les mouvances est souhaitée pour la suite. Des propositions qui risquent d’être ignorées par une HAT qui a déjà ses plans.

Le nouveau CSR AN veut une conférence nationale avec les 4 mouvances

Le CSR AN n’est plus mais il est toujours là. Le Comité de suivi des résolutions des assises nationales a été dissout par son commanditaire, la HAT. Il subsiste en gardant le même sigle mais changeant de dénomination pour devenir le Comité de la sauvegarde de la refondation authentique nationale. Sa mission n’est donc plus d’organiser officiellement la conférence nationale mais de défendre les acquis et avancées des premières consultations. « Le dialogue national doit être la suite des conférences régionales », clame Blanche Nirina Richard. Elle revendique l’organisation de cette rencontre mais ne remet pas en cause la participation des « anciens » du mouvement « Raiamandreny mijoro ».

« Afin de sauvegarder les attentes des malgaches dans les régions, nous réclamons la tenue d’une véritable conférence nationale », insiste le nouveau CSR AN. Selon Blanche Nirina Richard, toutes les mouvances politiques doivent être présentes. Le but est de rassembler toutes les idées : « il y aura les résolutions des conférences régionales, les propositions de la HAT et aussi les propositions des trois autres mouvances ». Selon la coordinatrice du CSR AN, les trois mouvances doivent aussi s’impliquer dans l’organisation en tant qu’observateur.

Blanche Nirina Richard paraît être en mesure de trouver la neutralité dans l’organisation des conférences nationales après avoir été remerciée par la HAT. Seulement, les assises nationales et les conférences régionales organisées de manière unilatérale à la commande de l’autorité de fait ne sont plus reconnues aujourd’hui. Le dialogue national prévu mi-juin est un nouveau processus avec de vrais médiateurs  et non plus de simples facilitateurs. Les assises nationales étaient un plébiscite pour légitimer le président de la HAT. Les conférences régionales devaient préparer l’opinion à imaginer Andry Rajoelina en président de la république.

L’annonce de l’impossibilité de la participation du jeune chef de l’autorité de fait aux prochaines élections présidentielles rend caduques les résolutions des assises nationales, des conférences régionales et même de l’atelier du consensus élargi de la mouvance Rajoelina ou « Teny ifampierana ». Tout n’est pas totalement remis en cause pour la HAT. Dialogue national ou pas,  Andry Rajoelina impose la tenue des élections à commencer par un référendum constitutionnel le 12 août 2010.

A quoi servira donc le dialogue national. Pour la présidente du parti au pouvoir qui a la particularité d’avoir gagné une et une seule élection, les municipales à Antananarivo, il s’agit de débattre du projet de Constitution. Le texte qui en sortira doit avoir obtenu l’approbation de tous les participants avant d’être proposé aux électeurs, suggère Lanto Rakotomavo. Le TGV s’en tient donc à l’application de la feuille de route de Andry Rajoelina. Le dialogue national risque d’être instrumentalisé par le pouvoir pour légitimer une décision unilatérale.

Les étapes du consensus et de la réconciliation nationale sont sautées. Le président Zafy a déjà déclaré que sa mouvance ne va pas participer à cette énième mascarade. Il met en doute la neutralité des membres de « Raiamandreny mijoro » dont la majorité est selon lui proche de la mouvance Rajoelina.