dimanche , 5 mai 2024
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Un appel solennel de « demande d’intervention » a été adressé par le Secrétaire général du parti MFM à la communauté internationale.

Le parti MFM martyrisé

Le Premier ministre des légalistes, Manandafy Rakotonirina, fondateur du MFM, a été arrêté. Son porte-parole, Constant Raveloson, membre actif du parti MFM, est actuellement pourchassé par les militaires de la Commission nationale mixte d’Enquête (CNME), la police d’Etat du pouvoir de Transition. Le Secrétaire général du parti, Olivier Rakotovazaha, nommé récemment ministre par Manandafy, juste avant son arrestation, est également sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Tête pensante du mouvement légaliste, le MFM est en toute logique dans le collimateur des auteurs du coup d’Etat malgache. Dans un appel solennel à la communauté internationale, le Secrétaire général du MFM spécifie ainsi : « Nous membres du parti MFM, nous sentons obligés de recourir à vos possibilités d’intervenir afin de mettre fin à toutes actions arbitraires, violentes et irrespectueuses de la dignité humaine, à toutes arrestations et séquestrations arbitraires, persécutions et menaces ouvertes sur les personnes du Premier ministre, Monsieur Manandafy Rakotonirina, désigné par le Président de la République de Madagascar, de Madame Ihanta Randriamandrato, des colonels de l’armée malagasy Théophile Ramanandraibe et Harijaona, de Monsieur Victor, garde du corps de Monsieur le Premier ministre. Les méfaits qui leur ont été infligés lors de leur arrestation à l’Hôtel Carlton bafouent les droits humains (…)»

Depuis des décennies, il est vrai, le MFM était habitué aux persécutions. C’est dans un contexte de mouvement populaire, en 1972, que le parti a été d’ailleurs fondé. Manandafy en personne a affirmé sur la place de la démocratie juste après l’annonce de sa nomination en tant que Premier ministre de Marc Ravalomanana qu’il a déjà connu l’arrestation et qu’il n’en avait pas vraiment peur. Les auteurs du coup d’Etat de mi-mars, actuellement à la tête de la Transition à Madagascar, ont bien compris la menace que constitue l’alliance entre le MFM et Marc Ravalomanana. D’où la traque aux dirigeants du parti. 

Aujourd’hui, Manandafy Rakotonirina est placé en résidence surveillée. Le colonel Théophile Ramanandraibe, son proche collaborateur, est incarcéré à la maison de force de Tsiafahy, destiné aux grands criminels, tandis que Constant Raveloson, pourchassé par les militaires de la Transition, est en fuite. Au cours des dernières décennies, le MFM aura été sans nul doute l’un des principales formations politiques qui aient osé payer à prix fort la défense de ses principes et idéaux.