lundi , 6 mai 2024
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Le nouveau premier ministre de consensus Omer Beriziky a pris officiellement sa fonction à Mahazoarivo. La cérémonie de passation avec son prédécesseur, premier ministre de la HAT Camille Vital, a été assistée par les représentants des partis politiques et de la communauté internationale. L'absence des mouvances Ravalomanana et Ratsiraka a mis en évidence le défaut de consensus dans cette nomination qui n'applique qu'à moitié la feuille de route.

Le PM Omer Beriziky veut rétablir le consensus qui lui fait défaut

Omer Beriziky reconnaît qu’il ne fait pas l’unanimité du fait qu’il est issu d’un parti proche de la HAT. Le nouveau premier ministre tente de rectifier le tir. « A partir du moment où je suis nommé premier ministre de consensus, je n’appartiens plus à aucun parti ni aucune mouvance », affirme-t-il. Cette volonté politique boostée par l’enthousiasme du débutant pourra-t-elle faire oublier les anomalies sur la nomination du chef de gouvernement. Comme la troïka avait réitéré que le premier ministre devrait être avalisé par les opposants, le cas d’Omer Beriziky est loin d’être résolu.

Officiellement, le premier ministre Beriziky appelle les mouvances qui n’ont pas signé la feuille de route et celles qui ne l’acceptent pas encore à venir lui consulter. « S’ils veulent que ce soit moi qui viens à eux, je viendrais en toute humilité », promet-il. En tout cas, le cas Mangalaza premier ministre nommé à la suite de l’accord de Maputo hante Mahazoarivo. Omer Beriziky se croit obligé d’intégrer les mouvances Ravalomanana et Ratsiraka, ainsi que le Monima dans son gouvernement. Ces trois entités ont affiché leur désapprobation de la procédure de nomination.

Alors que les partis politiques pro-Rajoelina, centristes ou autres sensibilités se bousculent pour avoir des sièges au sein du gouvernement, les opposants à la HAT tentent encore de persuader la SADC de revoir la procédure de nomination de premier ministre. La revendication par Andry Rajoelina du choix exclusif d’Omer Beriziky met en avant l’appartenance du nouveau premier ministre à la plate-forme TGV-UDR. La politique d’ouverture de la mouvance Zafy viole la disposition de la feuille de route selon laquelle le premier ministre doit être issu d’une mouvance politique autre que celle du président de la HAT.

A qui Omer Beriziky va-t-il obéir ? A personne, dit l’intéressé. Le nouveau premier ministre se réclame de ne devoir allégeance qu’à la feuille de route et aux Malgaches. En tant que candidat, il a déjà démontré à Andry Rajoelina qu’il n’est pas là pour être à ses ordres. Le président la HAT l’aurait convié à une réunion de briefing, ou d’intimidation, avec les commandements de l’armée. Omer Beriziky réfute aussi la perspective d’agir sous les ordres de l’ancien président Zafy. Ce qui ne semble pas un problème pour la mouvance qui l’a proposé. Il reste à savoir ce que le premier ministre doit au professeur en échange de sa recommandation.