Le Premier ministre dans les camps militaires: Remonter le moral des troupes

C’est dans le but de renforcer l’unité au sein de l’armée que le Premier ministre Camille Vital s’est rendu dans un certain nombre de camps militaires d’Antananarivo.

Le chef du gouvernement a été accompagné de ses proches collaborateurs et des chefs militaires de la Haute Autorité de la Transition. La présence du général retraîté, Monibou Ismaël, a été remarquée. Récemment nommé conseiller du Premier ministre, cet ancien chef de l’état-major général de l’armée a été plus particulièrement rappelé au service pour sauver l’unité ébranlée de l’armée.

Issu de la première promotion de l’académie militaire, Monibou Ismaël est très respecté par certains de ses pairs. Il ne fait toutefois pas l’unanimité. Chef de l’état-major de l’armée en 2002, lors de la crise politique, il n’était pas capable de préserver l’unité de l’armée. De nombreux observateurs se demandent aujourd’hui par quel miracle il pourra y parvenir, huit ans après sa retraite.

En 2002, des officiers et soldats ont ouvertement choisi le camp de Marc Ravalomanana qui s’opposait à Didier Ratsiraka qui avait du mal à admettre sa défaite électorale.

En 2009, des mutins ont basculé dans le camp de Rajoelina pour l’appuyer dans son combat contre Marc Ravalomanana. Le jeune putschiste ne compte actuellement que sur le soutien d’une frange active de l’armée pour rester au pouvoir.

Pour d’autres observateurs, la « visite » de Camille Vital dans les camps militaires est un moyen de remonter le moral des troupes, à un moment où on parle un peu trop hâtivement d’une éventuelle intervention militaire de la SADC ou de l’Union Africaine dans la Grande Ile. 

Malgré tout, alors que certains politiques et médias proches du président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, mettent le feu aux poudres en préparant psychologiquement la population à la guerre, Camille Vital voulait calmer le jeu. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de passer par les élections pour sortir de la crise.