vendredi , 3 mai 2024
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Sans solution rapide, la crise politique risque très bientôt de frapper de plein fouet le monde rural malgache, avec l’arrêt des financements de la Banque Mondiale au projet de soutien au développement rural (PSDR).

Le projet de soutien au développement rural bientôt à court d’argent

Les conséquences économiques du coup d’Etat de l’équipe de Andry Rajoelina vont s’accentuer dans les prochains mois. Le monde rural devra sans doute connaître les soubresauts de la crise. La Banque Mondiale a en effet arrêté de financer le Projet de soutien au développement rural (PSDR) qui a permis, d’une certaine manière, de soutenir un certain nombre d’activités agricoles sur l’ensemble du territoire de Madagascar.

Le projet vient pourtant de bénéficier d’un financement additionnel de 30 millions de dollars en fin 2008. Une source auprès du bureau de représentation de la Banque Mondiale fait savoir que le compte du PSDR n’est plus approvisionné depuis mi-mars, soit dès l’effectivité de la prise de pouvoir par Rajoelina et une frange l’armée malgache. Les financements disponibles, débloqués auparavant, peuvent suffire pour faire fonctionner le projet jusqu’au mois de juillet 2009. Au-delà, plus rien à espérer.

Une centaine d’employés au niveau du PSDR devront sans doute se retrouver à la rue. Et des milliers de paysans seront privés de subvention. L’impact sur la production agricole et sur le revenu des paysans concernés est pour le moment difficile à estimer. 

Les principaux objectifs du projet consistent en effet à « accroître les revenus et réduire la pauvreté dans les zones rurales, tout en préservant les ressources naturelles de base » et « appuyer le développement des organisations paysannes et des groupes communautaires ». Les 22 régions de la Grande Ile sont concernées par le projet, étant donné que Madagascar compte en grande majorité de population rurale alors que c’est dans le milieu rural que le taux de pauvreté est surtout assez élevé depuis des décennies.

Depuis le début du projet en 2001, au moins des centaines de milliers de paysans ont bénéficié, d’une façon ou d’une autre, du soutien financier du PSDR. L’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat sont concernés par le projet. 

Les autres projets de développement financés par la Banque Mondiale, pour ne citer que le Fonds d’intervention pour le développement (FID), et le Pôle intégré de croissance, deux projets qui touchent surtout le domaine des infrastructures, vont sans doute connaître le même sort. Leurs comptes bancaires ne sont plus approvisionnés pour les même raisons. Les financements déjà débloqués suffisent pour fonctionner juste quelques mois.