Le riz de Tiko engendre la guerre intestine au sein de la HAT

Sur 35.000 tonnes de riz importés par Tiko avant la crise politique, il ne reste plus actuellement que quelque 10.000 tonnes. En tout, 25.000 tonnes ont été subtilisés par différentes personnalités issues de la Haute Autorité de la Transition.

Aujourd’hui, le riz de Tiko est toutefois à l’origine d’une nouvelle guéguerre au sein de la HAT. Des dirigeants de la Transition s’accusent mutuellement.

Le ministre du Commerce, Jean Claude Rakotonirina, a pointé du doigt, au départ, sans toutefois les nommer de manière précise «deux membres de la HAT» qui « dilapident » le riz de Tiko. L’argent engrangé sur la vente de ce riz importé par le groupe industriel de Marc Ravalomanana aurait dû pourtant servir à combler les arriérés de la société à l’égard de l’administration fiscale. Des arriérés qui se chiffrent par millions de dollars et qui font encore l’objet de tractation entre la HAT et le groupe Tiko.

Au fil des jours, Pety Rakotoniaina et Voninahitsy Jean Eugène se sont dévoilés. Ces deux hommes politiques qui viennent de sortir de prison ont été les personnalités ciblées plus particulièrement par le ministre du commerce.

Les faits ont été avérés. L’avocat de Tiko a récemment énuméré une longue liste des individus qui se sont « accaparés » le riz de Tiko, à travers les bons de sortie du port de Toamasina, l’Est du pays, où le riz est stocké. Parmi les bénéficiaires figuraient effectivement les noms de Voninahitsy et de Pety, deux adversaires farouches de Ravalomanana. Des hauts responsables des forces armées y figurent également ainsi que des mandataires régionaux de la HAT.

Le riz de Tiko a été ainsi en grande partie « dilapidé » en quelques mois. Voninahitsy Jean Eugène et Pety Rakotoniaina sont pourtant montés au créneau pour défendre leur cause. Ils accusent à leur tour le ministre du Commerce d’avoir sorti du port quelque 1800 tonnes de riz. 

Pety Rakotoniaina, nommé administrateur de la mairie de Fianarantsoa, quelques temps après le coup d’Etat de mi-mars, s’est défendu d’avoir « volé » du riz à Tiko. Selon lui, la cargaison a été vendue à bon marché à la population. 

Alors que l’un des récents accords de Maputo a prévu une « protection » des biens de Marc Ravalomanana, l’abus perpétré sur le riz de Tiko a été dénoncé par les partisans du président évincé. Cet état de fait est actuellement considéré comme étant l’un des signes du non-respect de l’accord de Maputo par la mouvance Andry Rajoelina.