lundi , 29 avril 2024
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L’association Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM) s’est transformée en parti politique. Le moment était venu pour le nouveau président malgache de s’affranchir du joug de son ancienne famille politique. Mais la transformation du HVM en parti n’inspire pas véritablement la confiance et risque même de coûter cher à la nouvelle équipe au pouvoir. Car elle manifeste la velléité d’une confiscation du pouvoir.

Le syndrome du pouvoir atteint Hery Rajaonarimampianina

Dans les coulisses, certains proches du nouveau président, élu à l’issue d’une élection controversée en fin 2013, font déjà comprendre qu’ils seront là pour dix ans, c’est-à-dire pour deux mandats. A travers la formalisation de leur nouveau parti politique, les nouveaux dirigeants du pays font montre de leur volonté de mainmise. C’est le syndrome du pouvoir qui atteint désormais les proches de Hery Rajaonarimampianina et le président lui-même. Raison pour laquelle le parti au pouvoir a tout de suite annoncé sa participation à toutes les échéances électorales à venir, à commencer par les communales qui vont se tenir avant la fin de cette année. Ce sera le premier test pour le HVM. Les membres du bureau du parti sont des membres du gouvernement ou des proches collaborateurs du président pour la plupart. On peut citer, Henri Rabary-Njaka, Secrétaire général, et actuel directeur de cabinet à la présidence. Rivo Rakotovao, ministre d’Etat chargé des infrastructures, de l’équipement et de l’Aménagement du territoire, en est le président national. Ce qui est très significatif. L’actuel Premier ministre Kolo Roger fait partie des conseillers au niveau du bureau du parti. Le HVM a été présenté officiellement en tant que parti politique, lors d’une cérémonie à l’hôtel Carlton, le soir du 29 mai. La formation du nouveau parti risque toutefois d’avoir l’effet contraire de ce que les fondateurs escomptaient. Certes, des habitués au retournement de veste vont rejoindre le HVM, notamment à l’occasion des élections communales. Mais à d’autres niveaux, la création du parti risque d’être mal perçue. A l’Assemblée Nationale, par exemple, des députés issus de différents camps ont soutenu Hery Rajaonarimampianina à travers un groupement hétéroclite dénommé PMP. La création du HVM peut être considérée par ces députés comme une velléité de défi. Et ce n’est sans doute pas fortuit si on commence à parler actuellement d’une tentative de motion de censure dans les coulisses de la Chambre basse. Certains députés souhaiteraient faire comprendre à Hery Rajaonarimampianina que sans leur soutien, il restera un président fragile.