vendredi , 3 mai 2024
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Avancer sur un rail glissant qui mène vers un cul de sac ou faire demi tour et s’arrêter à une étape obligée, le dilemme divise les autorités de fait et la mouvance Rajoelina en général. Malgré la bénédiction des parlementaires français, la communauté internationale semble suivre le Groupe international de contact et met la pression sur la HAT. Le retour vers l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba se précise.

Le TGV à la croisée des chemins, Andry Rajoelina perd le contrôle

Entre une cohabitation qualifiée de difficile voire impossible et une transition unilatérale ingérable et non reconnue, Andry Rajoelina n’a pas encore fait le choix. Le mutisme du jeune président de la HAT devant cette situation de blocage favorise la cacophonie parmi ses alliés. Le TGV tente d’avancer, implorant l’esprit des accords de Maputo. Il feint de ne pas faire marche arrière en instaurant une institution de contre-pouvoir, à savoir le Conseil supérieur de contrôle de la transition (CSCT). C’est une sorte de compromis qui, finalement, ne contentera personne, que ce soit dans la mouvance Rajoelina ou les autres parties réunies dans la mouvance Madagasikara.

La division dans le camp Rajoelina semblait inévitable quand l’organe HAT a été accaparé par la présidence. Cela a eu toutefois le mérite de clarifier les choses : c’est Andry Rajoelina seul qui est à la tête de l’exécutif, les anciens membres de la HAT sont réduit à des fonctions de conseillers du régime. Pis pour eux, l’officialisation d’un CSCT où l’opposition issue des trois mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka sera majoritaire sonne le glas d’une gestion sans partage du pouvoir. A tout le moins, les autorités de fait devait garder le Contrôle absolu de l’Exécutif même si la petite ouverture opérée lors du gouvernement Roindefo II est oubliée. Tous les ministres sont désormais assimilés à la mouvance Rajoelina.

Le gouvernement tout comme l’ancienne HAT tente de prendre le contrôle de l’aiguillage afin de diriger le TGV dans la direction souhaitée. Dans le rang du gouvernement, l’idée de composer avec les autres mouvances n’est plus tabou. Les partisan de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale y serait majoritaire. A Anosy, dans le palais du Sénat mais occupé par les alliés du mouvement populaire, l’idée d’une cohabitation est toujours rejetée. « Il est difficile de collaborer avec les trois autres mouvances », avoue Alain Ramaroson. Il fustige la partialité de la SADC qui influencerait la communauté internationale. L’élection du président du Malawi à la tête de l’Union Africaine y est pour quelque chose.

Ses alliés haussent le ton contre Andry Rajoelina et le somme de ne plus changer de cap. L’organisation d’une élection législative pour mettre en place une assemblée constituante et un gouvernement d’union nationale paraît en effet comme le plan parfait. L’influence française a-t-elle opéré sur le président de la HAT pour qu’il annonce à Paris le report du scrutin et surtout la mise en place du CSCT. L’ancien député Hery Raharisaina, de la mouvance Ravalomanana, condamne une stratégie servant à flouer la communauté internationale. Pour lui, un tel organisme est un moyen pour la HAT de renforcer la transition de fait et non pas celui d’instaurer une transition consensuelle et inclusive. La nomination du premier ministre militaire par Andry Rajoelina n’a pas arrangé les choses.. Le colonel Albert Camille Vital est prêt à faire la guerre contre la SADC ! Sur le plan politique, la HAT ne semble pas en mesure de passer en force face au mur dressé par des citoyens de plus en plus mécontents et une communauté internationale qui n’apprécie l’attitude de défiance de la jeune autorité malgache.