vendredi , 17 mai 2024
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La mouvance présidenntielle s?arroge, d?après les résultats partiels des législatives, la majorité au sein de la future Assemblée nationale. Un mandat serein profile devant Marc Ravalomanana, le nouveau président de la République, après une conquête du pouvoir des plus pénibles.

Législatives : la majorité au camp présidentiel

Rarement, la victoire aux élections législatives d?une formation politique dans la capitale malgache, Antananarivo, n?a autant surpris. Car le Firaisankinam-pirenena, ou « Solidarité nationale », la coalition de trois partis politiques ? le parti présidentiel TIM, le RPSD et l?AVI – proches du président Ravalomanana, a obtenu la totalité des sièges à pourvoir.


En 1998 pourtant, le parti politique le mieux coté dans la capitale, le parti AVI,  avait obtenu 8 sièges sur les 12 mis en jeu. Dans la capitale et ses environs, le parti présidentiel a démontré son omnipotence. Et les élections législatives reflètaient, inxorablement, ce que la mouvance présidentielle escomptait : un vote de  confirmation pour le président Ravalomanana, un an après la présidentielle qui s?est tenue le 16 décembre 2001, et six mois après son investiture en tant que président de la République de Madagascar dans une situation, à l?époque, chaotique.


Sans doute, Marc Ravalomanana, à partir de maintenant, peut dormir sur les deux oreilles en attendant la fin de son premier mandat. Cela, après une conquête du pouvoir des plus éprouvantes, engendrant, compte tenu de la volonté de son prédécesseur de rester à n?importe quel prix au pouvoir, six mois de crise politique.


Le nouveau président, dorénavant, obtient ce qu?il voulait : la majorité au niveau de la Chambre basse. Reste à savoir, en attendant les résultats complets, si la mouvance obtient la majorité absolue ou une majorité relative, à travers Solidarité nationale.


Le candidat de Tiako i Madagasikara Mamy Rakotoarivelo (Ministre de la Communication) a réalisé le meilleur score dans la capitale (notre photo).


Les électeurs auront, dans tous les cas, compris le message véhiculé, au cours de la campagne électorale,  par le parti présidentiel : la majorité à Marc Ravalomanana, au niveau de l?Assemblée nationale, afin de lui permettre de gouverner le pays sans anicroches.


Car d?aucuns connaîssent les caprices parlementaires des précédentes législatures. Des capices qui, au gré des palinodies des députés, ont conduit, en 1996, à l?empêchement définitif de l?ancien président de la République Albert Zafy, et à une censure d?un de ses gouvernements quelques mois auparavant. Et en cherchant, dès les premiers jours qui ont suivi la dissolution de l?Assemblée nationale, à obtenir une nouvelle majorité au niveau de la Chambre basse, Ravalomanana voulait, simplement, gouverner, au cours de son mandat, dans une certaine sérénité sociale et une stabilité politique assurée. Ce qui, aujourd?hui, est en passe d?être acquis. Et cette stabilité, Ravalomanana n?est pas le seul à le vouloir.


Il y a incontestablement la majorité de la population qui, à la suite d?une crise éprouvante, tient à vivre dans la sérénité. Le vote du 15 décembre le démontre. La logique du parti a transcendé la logique de la personnalité. Les électeurs ont voté TIM, dans le but de permettre au fondateur du parti, Marc Ravalomanana, de diriger le pays sans les « bâtons dans les roues », et non pour la personnalité des candidats eux-mêmes. Et à cause de cela, les législatives du 15 décembre auront cependant fait de nombreuses victimes. Surtout dans les rangs des autres formations politiques se réclaman du camp de Ravalomanana, à l?instar du HBM, une autre coalition de partis politiques proches du nouveau président, qui, dans la capitale comme dans d?autres circonscriptions électorales, a ramassé des miettes, laissant au TIM la part du lion. Une page, cette foi-ci, est tournée dans l?histoire politique de la Grande Ile. Au nom de l?alternance du pouvoir. Les menées subversives du parti de l?opposition AREMA, finalement, ne furent que des coups d?épée dans l?eau.