dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Le nouveau président malgache, Marc Ravalomanana, n'aurait pas respecté l'Accord verbal de Dakar, et la communauté internationale en est embarrassée.

Les clauses non écrites de l’Accord de Dakar en question

En dehors de ce qui est écrit, matérialisé par le fameux Accord de Dakar, l’opinion publique malgache voudrait bien
savoir aujourd’hui ce qui s’est passé dans la capitale sénégalaise le 18 avril. Le communiqué du Secrétaire général de
l’OUA, Amara Essy, qui a annoncé sa « préoccupation « , après la proclamation de la victoire de Ravalomanana au premier
tour, a été largement commentée à Antananarivo. Cette « préoccupation  » signifie, comme le souligne le chroniqueur de
la radio Antsiva, Maurice Tsiahivonana, que l’OUA ne s’attendait pas à une victoire au premier tour de Ravalomanana.  »
Les Malgaches ne veulent rien savoir de ce qui est en dehors de l’Accord écrit de Dakar  » a martelé le chroniqueur.
Insistant par là que les Malgaches ont voté et qu’ils veulent connaître la vérité des urnes.
Dans beaucoup de milieu le mot « ingérence  » revient souvent. Car les clauses non écrites de l’Accord de Dakar
exigeraient la tenue d’une transition et d’un référendum selon des sources indépendantes.  » De quel droit la
Communauté internationale peut-elle imposer un résultat autre que celui des urnes pour une élection qui ne
concernaient que les Malgaches ? », s’insurge par exemple Naina, Universitaire malgache. Isabelle, une mère de famille,
estime tout simplement que Madagascar, une fois le pouvoir de Ravalomanana stabilisé, ferait mieux de quitter
l’organisation panafricaine. C’est l’OUA qui est ainsi la cible des tirs croisés, mais la main de la France derrière la tenue des
négociations de Dakar est devenue actuellement un secret de Polichinelle. En tout cas, une mission de l’OUA est prévue
arriver cette semaine dans la Grande Ile, mais aucune information à ce sujet n’est disponible pour l’instant. La discrétion
est de mise.

Ambiguïté

L’attitude ambiguë des partenaires de Madagascar risque cependant de mettre le feu aux poudres. Car visiblement elle
favorise le camp de Didier Ratsiraka. Ce dernier, retranché dans la province de Toamasina (Est) prépare minutieusement
la sécession des quatre autres provinces de la Grande Ile à part Antananarivo et Fianarantsoa, déjà entièrement acquise
au nouveau président. La province de Toamasina – ou l’Etat de Toamasina – aurait déjà son « hymne national  » selon une
source locale. Un proche de Ravalomanana affirme que tant que la Communauté internationale tarde à reconnaître Marc
Ravalomanana comme l’unique président de Madagascar, Didier Ratsiraka et ses partisans ne cesseront d’aller aussi loin
dans leur égarement. Sachant pertinemment en effet que la Sécession, à Madagascar, est passible de la peine de mort,
ils se lancent toujours dans cette voie.
Le président Marc Ravalomanana, en tout cas, prévoit une investiture solennelle dès cette semaine, vendredi 3 avril
apprend-on. Et la Communauté internationale risque d’avoir du mal à trouver des arguments juridiques pour récuser la
légalité, et surtout la légitimité de son pouvoir. Il a appelé, lundi, tout comme les membres de la Haute Cour
Constitutionnelle, au respect de l’indivisibilité de la nation malgache.