vendredi , 26 avril 2024
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Malgré une revendication de plus en plus insistante pour la parité dans les postes à responsabilité au sein des institutions politiques, les femmes malgaches sont encore trop peu nombreuses à être au premier plan de l’actualité. L’année 2012 est sans conteste celle de Béatrice Attalah, la présidente de la CENIT. Elle est aussi marquée par le match à distance entre les deux Rakotomavo, les prénommées Lanto, du TGV et Hanitra, de la mouvance Ravalomanana.

Les femmes de l’année 2012

Béatrice Attalah

Le premier succès de la présidente de la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition a été de sortir un calendrier électoral en 2013. Jouant malgré lui le jeu politique du régime, l’organisme chargé de l’organisation des élections a pu se construire une image de neutralité contrairement à l’équipe précédente qui s’est occupée du référendum de 2010. Le charisme et la personnalité de sa présidente Béatrice Attalah a donné de la crédibilité à la CENIT. L’opération recensement des électeurs a été un défi compliqué. Au final, on s’attend à une liste électorale avec environ 12 millions de citoyens ayant le droit de vote. Le bilan est mitigé pour ce qui est de remplir le basket fund de financements internationaux, la faute à une conjoncture politique toujours peu favorable et qui refroidit les partenaires.

Lanto Rakotomavo

La présidente du néo parti TGV s’est illustrée, non pas par son rôle au sein du Conseil supérieur de la transition, mais par son occupation du terrain médiatique pour tenir deux discours : notre leader  peut se présenter aux élections et notre adversaire ne peut pas. Lanto Rakotomavo a donné de la visibilité à un parti TGV qui manque encore de crédibilité sur le plan national, bénéficiant du culte de personnalité construite autour de son fondateur. Toutefois, on voit mal Lanto Rakotomavo être candidat à l’élection présidentielle si Andry Rajoelina venait à retrouver la raison et respecter sa parole pour s’abstenir d’être candidat.

Hanitra Rakotomavo Razafimanantsoa

Quand elle ne défend pas les membres de sa mouvance politique au tribunal, Me Hanitra Razafimanantsoa engage un débat contradictoire en tant que l’un des leaders de l’opposition au régime. Devenue femme politique à part entière, l’avocate n’oublie l’essentiel de sa mission qui est de défendre l’intérêt de la mouvance Ravalomanana et de défendre les droits de ce dernier. Son aura et son charisme font que certains estiment qu’elle est un candidat potentiel à l’élection préidnetielle. Une thèse aussitôt réfutée par l’intéressée.

Fatma Samoura

La Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies a interpelé les politiciens malgaches afin qu’ils trouvent enfin une issue à la crise. Fatma Samoura illustre l’engagement de la communauté internationale à appuyer Madagascar dans un processus électoral pour le retour à l’ordre constitutionnel. Difficile cependant de mobiliser les partenaires internationaux pour disposer des 71 millions de dollars nécessaires. 

Louisette Raharimalala

C’est l’une des rares femmes à oser critiquer ouvertement le régime transitoire. Louisette Raharimalala a critiqué à la fois les hommes et le système. Un temps tentée par la magistrature suprême, cette ancienne députée de Bekily a adopté une position plus citoyenne que politique. Son association Mavana n’est pas pour autant un organisme de la société civile et est plus proche d’un parti. Louisette Raharimalala a dénoncé les exactions, exécutions sommaires et l’incendie de village perpétrés par les forces de l’opération Tandroka dans le sud du pays. Ce qui lui a valu des intimidations et des mises en garde par des hauts responsables de la gendarmerie.

Onitiana Realy

La journaliste vedette de la TV Plus a pris de nouvelles dimensions en 2012. Cette chaine privée est devenue la mémoire et le témoin des évènements politiques et sociaux à Madagascar. Elle n’hésite pas à confronter les politiciens à leur engagement ou promesse. La Tv Plus propose de loin le meilleur travail journalistique de l’audiovisuel et est un acteur important de la promotion de la démocratie.  Onitiana Realy est un leader d’opinion qui projette de faire campagne pour la compréhension de la démocratie par les citoyens. Le documentaire « Dix ans, deux crises » en a été un avant-gout.