vendredi , 26 avril 2024
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Les femmes malgaches ont-elles pris du pouvoir ?

Des femmes candidates aux élections présidentielles, c’est une arme à double tranchant pour la cause de l’égalité et de la parité. Entre la prise de responsabilité tant louée et la réalité du poids politique à travers le nombre de voix obtenu, chacun peut se faire une opinion. Pour le moment, les femmes ne peuvent prétendre qu’à quelques ministères, dont la Population, la Culture et la Justice qui leur sont quasiment réservés.

Béatrice Attalah, ministre des Affaires Étrangères

Béatrice Attalah, ministre des Affaires Étrangères

La première femme du pays est dans le contexte actuel la ministre des Affaires Etrangères qui fait l’unanimité à la diplomatie. Béatrice Attalah est sous les feux des projecteurs avec l’organisation du Sommet de la Francophonie. L’ancienne présidente de la Commission électorale indépendante a pris du galon et bénéficie toujours d’une aura sur le plan international.

La ministre de la Population et de la Condition féminine ne s’est pas illustrée dans une mission symbolique confiée à un département sans réel moyen. La journaliste Onitiana Realy ne s’est pas montrée à son avantage. Sa petite larme lors de l’atelier de recherche de solution au problème dans le sud du pays a fait polémique. Ses partisans soulignaient la sensibilité et l’humanité de la femme tandis que ses détracteurs dénonçaient le symbole de la faiblesse d’un gouvernement qui verse une larme de crocodile sur les malheurs de la population.

La ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa avec le président Rajaonarimampianina

La ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa avec le président Rajaonarimampianina

La ministre de la Justice a perdu une grande partie de sa crédibilité à cause d’une gestion difficile du cas Marc Ravalomanana. A tout le moins, Noëline Ramanantenasoa est restée en place. Elle gère les affaires courantes comme la ministre de l’Enseignement supérieur incapable d’insuffler le moindre dynamisme dans les universités. Marie Monique Rasoazananera a une excuse, personne n’a réussi à résoudre les problèmes structurels de l’enseignement supérieur que ce soit dans le secteur public ou privé.

Il y a pire. On arrive à se demander s’il y a un ministère de l’Eau dans le pays. En tout cas, on a une ministre. Johanita Ndahimananjara est totalement dépassée par la problématique de l’eau. C’est inacceptable que dans une île où des millions de mètres cubes d’eau par minute se déversent dans la mer, il y ait des zones arides qui sont en train de devenir désertiques. Manque de vision ou manque de moyen, le résultat est le même : un manque total d’eau qui appauvrit et tue les gens.

Saraha Georget Rabeharisoa aurait pu faire une bonne présidente. Ses idées sur l’écologie impliquant aussi bien l’environnement que l’être humain n’ont certes pas séduit les malgaches mais la candidate avait du charisme et a fait preuve de leadership. De plus, son parti Maitso n’a pas choisi la facilité en intégrant le gouvernement ou en se fondant dans le moule du néo parti bleu du pouvoir. Depuis, les choses ont évolué au sein du parti des écologistes.

Saraha Georget Rabeharisoa

Saraha Georget Rabeharisoa

On est bien dans l’expectative sur l’avenir politique de Saraha Georget Rabeharisoa que nombreux espèrent au ministère de l’Environnement. Une autre candidate lors des présidentielles de 2013 avait intégré le gouvernement en la personne de Brigitte Rasamoelina. La nomination du médecin à la Culture a été une erreur de casting qui s’est vérifiée largement dans les faits. Le chef de l’Etat n’a pas laissé tomber l’Ampela Manao Politique et l’a nommée sénatrice.

Dans les rangs de l’opposition officieuse, Christine Razanamahasoa a réussi l’exploit d’avoir été la première femme chef d’une institution. La députée Mapar a été renversée du perchoir par une majorité aussi virtuelle qu’artificielle à l’Assemblée nationale. Elle vivra la même injustice en se faisant voler la victoire lors de la course à la mairie de Fianarantsoa. Lalao Ravalomanana a eu plus de chance. L’épouse de l’ancien président est la première mairesse de la capitale. A-t-elle un réel pouvoir à un poste réputé être un tremplin pour ceux qui ont une ambition présidentielle ? Elle doit encore faire ses preuves.

A.H