dimanche , 5 mai 2024
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La campagne électorale du premier tour de l’élection présidentielle n’a pas donné lieu à des débats contradictoires, vu le nombre de candidats. Les 33 concurrents ont cependant leurs thèmes de prédilection pour convaincre les électeurs. Voici les thématiques qui sont censées changer et améliorer le pays et les Malgaches.

Les grands thèmes de la campagne présidentielle de 2013

La décentralisation effective : c’est un concept toujours abstrait qui incarne le non-respect d’une valeur constitutionnelle. Elle est donc un enjeu de taille pour le prochain président élu après 4 ans de centralisation du pouvoir par un dirigeant non élu. Les candidats promettent des moyens financiers et du pouvoir aux collectivités. C’est évidemment l’ancien ministre de la décentralisation qui a les meilleurs arguments avec sa présentation d’un Etat fort pour faire oublier l’homme fort à la tête du pays.

La haute cour de justice : pour faire amende honorable, les candidats s’engagent à créer enfin cette institution judiciaire qui a toujours été annoncée dans la Constitution. Enfin un tribunal compétent pour juger les hauts responsables politiques.

Le riz : la politique du ventre fait toujours vendre. Hery Rajaonarimampianina n’a pas eu le temps de proposer un programme, mais il promet de reconstruire à tout va de grandes infrastructures pour séduire les paysans. Roland Ratsiraka pense à un ministère du riz. Le candidat et riche paysan Rakoto Jean Pierre fait de la production rizicole le point phare de son programme.

L’environnement : la championne de la cause environnementale est sans conteste la candidate du parti Vert, Saraha Georget Rabeharisoa. Le respect de l’environnement par les exploitants miniers, l’arrêt du pillage des forêts naturelles et des bois précieux, la lutte contre le déboisement sont les sujets récurrents traités par les candidats.

Contrats miniers : les avis sont divergents. Faut-il revoir les contrats des sociétés déjà opérationnelles ou corriger le tir pour les futurs investisseurs. Le fait que Madagascar ne bénéficie que 1% des revenus issus de ses gites de cobalt, d’ilménite ou de nickel est senti comme une injustice.

Financements / Investissements : pas d’excès de nationalisme ni de prétention sur la prétendue autonomie financière du pays en raison de ses richesses naturelles, les candidats à la présidentielle n’envisagent pas de divorce avec les bailleurs de fonds traditionnels. La France reste le principal partenaire bilatéral pour certains alors que d’autres se tournent vers la Chine. Faire venir des hommes d’affaires et des investisseurs qui vont injecter des « milliards de dollars » dans l’économie du pays devient une promesse électorale comme une autre.

L’éducation : la gratuité de l’enseignement et le recrutement d’enseignants sont des sujets incontournables. Quelques nouveautés sont apparues comme la cantine scolaire et le transport des enfants, la gratuité jusqu’à la fin du collège.

L’emploi : c’est la surenchère des chiffres. 1 000 000 ou 450 000 emplois, des embauches avec un salaire de 300 000 ar pour les bacheliers… le rôle de l’Etat sur ce nouveau marché de l’emploi reste flou. Ce qui est positif c’est que les candidats osent fixer un objectif chiffré et avec un délai de réalisation.

Le changement : le vrai changement, changer votre vie en 100 jours, 90 jours pour mettre en place des changements… Le changement est associé à des décisions politiques pour régler des problèmes sociaux, économiques, organisationnels.

Sécurité : la priorité est la lutte contre les « dahalo » ou voleurs de zébus qui sévissent dans la partie sud de l’île. Une agence spécialisée pour traquer les cachettes des bandits, une extermination du phénomène comme on fait avec les sauterelles, l’application de « dina » ou pacte villageois… les propositions fusent.