Les inconnus de la présidentielle de 2013

Le système politique à Madagascar donne la chance aux inconnus dans le domaine politique à se présenter à une élection présidentielle, sans partie, sans base, avec un financement pas forcément limité. Malheureusement pour eux, les élections ne laissent pas toujours place aux débats d’idée ni au projet de société. La campagne électorale s’apparente donc à un grand concours de popularité.

Les inconnus de la présidentielle partent avec un handicap important puisqu’ils doivent d’abord se faire connaître et par la suite faire connaitre leurs idées et leur programme. En face, les stars de la propagande se contentent d’organiser des fêtes populaires aux allures de concerts gratuits et balancent des promesses électorales à tout va.

De RABEHARISON Roland Dieu Donné dit VAHÖMBEY, on connaît le chanteur. Il est pourtant le premier à avoir annoncé sa candidature, ce qui lui avait valu quelques ennuis. Ce philosophe engagé a osé manifester pancarte à la main devant le palais d’Ambohitsorohitra. Avec lui, Madagascar retrouvera son âme.

RAKOTO Jean Pierre est un riche paysan et fier de l’être. Il peut promettre de faire de Madagascar une puissance agricole. L’homme au chapeau est une personnalité respectée dans sa région, l’Amoron’i Mania. Le fait qu’il soit un inconnu a attiré les projecteurs sur lui.

RANDRIAMAMPIONONA Joseph Martin vient de se révéler aux Malgaches. Cet opérateur économique est connu pour ses magasins d’appareils électroménagers. Il veut une refondation totale de Madagascar et se présente comme un homme de parole. « Dadafara » est sans doute le petit candidat le plus actif sur le terrain durant la première semaine de la campagne électorale. Sur ce point, le ministre de la communication du candidat Hery Rajaonarimampianina ne pourra plus se moquer de lui.

DOFO Mickaël Bréchard n’est pas plus connu que son association « Mamiratra iombonan’ny Malagasy » (MIM). Cet opérateur économique porte un patronyme qui est un fardeau. Non, il n’est pas le fils du colonel Bréchard dont les faits d’armes n’étaient pas glorieux dans les années 1970, mais celui du Dr Bréchard. Le jeune opérateur économique a un programme classique basé sur l’éducation, la sécurité sociale et la sécurité intérieure. Il pense mettre en place une gouvernance de proximité.

TINASON Freddy est un jeune avocat qui se présente comme l’homme nouveau que Madagascar attend. Comme par hasard, son parti a pour sigle OBAMA, diminutif de Olom-Baovao Malagasy. Ses partisans appellent le candidat Freddy Obama !

RAZAFIARISON Laza n’est pas un inconnu à Antananarivo. Le SG du parti Avotra ho an’i Firenena squattait les médias pour exprimer ses grandes idées ces deux dernières années. C’est le candidat qui a été arrêté avec brutalité par les forces spéciales de la gendarmerie alors qu’il a organisé une manifestation non autorisée à Analakely pour exiger du pouvoir la tenue des élections. Cet évènement lui a couté un passage de quelques jours en prison. Le candidat l’exploite à juste titre en mettant la photo-choc de son arrestation musclée sur ses affiches.

RATREMA William est certainement la personnalité n°1 dans le domaine de l’éducation. Il est fier de son parcours d’enseignant, du primaire à l’université. Il a d’ailleurs fait fortune dans le domaine de l’éducation. Sa virginité politique est à la fois un handicap et un avantage.

RAHARIMANANA Venance Patrick est le seul candidat de la diaspora qui a fait ce qu’il fallait, soit élire domicile à Madagascar six mois avant les élections. Ce chef d’entreprise et ancien concessionnaire automobile prône la création d’emplois et s’inspire du président Obama : « Vitantsika io » ou « yes, we can » !

NOELSON William est certes connu pour avoir été ministre du Travail. Il n’a pas laissé un grand souvenir chez les citoyens et doit se présenter comme un nouveau venu. Son équipe travaille dans l’ombre sans bruits ni tam tam pour mettre en place un « réseau ». La propagande dans son aspect festif sera pour mi-octobre.

LEZAVA Fleury Rabarison est le candidat de Harena ou Alliance pour le redressement national. Cet opérateur économique pense rétablir la sécurité dans le pays et mettre en œuvre une gouvernance de proximité. Il veut donner aux citoyens la liberté d’entreprendre et plus de moyens de contrôler leurs dirigeants à tous les niveaux.