Les manifestations politiques reprennent pour influencer l’issue de Maputo II

La place de la légalité, au Magro Akorondrano est à nouveau investie par les partisans de Marc Ravalomanana en attendant l’issue des négociations de Maputo II. Yves Aimé Rakotoarison, membre de la délégation qui s’est déplacée dans la capitale mozambicaine réitère la position de son camp. « La mouvance Ravalomanana n’accepte pas de reconnaître une prise de pouvoir de manière anti-constitutionnelle », dit-il.

La tenue des réunions politiques sur la place de la légalité est une entorse volontaire aux dispositions des accords de Maputo I. « Nous avons programmé des réunions au moins jusqu’à mercredi, date à la quelle la mouvance Rajoelina va aussi organiser une manifestation », explique Yves Aimé Rakotoarison.

Les TGV préparent en effet un grand rendez-vous supposé entre la population et Andry Rajoelina. Prévue se dérouler au gymnase de Mahamasina, la manifestation aura finalement lieu au Palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Il est probable que la rencontre aura lieu côté jardin, pourquoi pas sur le terrain de football – oui, le palais a un terrain de football- puisque tous les partisans des TGV sont invités.

Andry Rajoelina veut légitimer sa réponse aux accords de Maputo II. Il a besoin de justifier le compromis auprès de ses alliés ou camper sur sa position en préservant son premier ministre Roindefo. Pour cela, un soutien populaire habituellement par l’acclamation de la foule est nécessaire pour le président de la HAT. Dans le jardin ou sur le stade d’Ambohitsorohitra devrait émaner une prétendue aspiration populaire.

Après Maputo II, la balle est dans le camp de la mouvance Rajoelina. A Ambohitsorohitra sera donc organisée une manifestation de démocratie directe d’un nouveau genre. Le clan des TGV a boudé une rencontre entre les quatre mouvances proposée par le « raiamandreny » Albert Zafy, officiellement à cause d’une autre réunion en parallèle. L’ancien président réitère son appel réunir les quatre mouvances pour jeudi. La HAT a aussitôt fait de même.

Les seuls médias de propagande qui restent après la prise du pouvoir par Andry Rajoelina sont ceux qui sont acquises aux causes de la HAT. L’ambiance est morose, la tension est palpable. Est-ce le calme avant la tempête. En tout cas, les discours de guerre inondent à nouveau les ondes. Les attaques en règle fusent contre la communauté internationale qui insiste pour la mise en place d’un consensus.

Ces médias pro HAT proposent de quitter le giron de la communauté internationale et maintenir coûte que coûte les acquis de la transition, dont le tandem Andry Rajoelina comme président et Monja Roindefo comme premier ministre. Une chaîne privée réputée jadis comme proche de Ratsiraka, s’est illustrée à défendre l’intérêt du président de la HAT tout en remettant en cause le poste de Roindefo promis à la mouvance de l’Amiral. Un quotidien de la place avait publié qu’une mouvance a payé une station de télévision influente pour dénigrer Monja Roindefo et pousser ce dernier à la démission.