jeudi , 2 mai 2024
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Un énième rebondissement dans l’affaire Fetison Andrianirina et consorts. Le procès des opposants politique à l’autorité de facto a été repoussé pour la deuxième fois, prolongeant de fait leur détention en prison. Le comité de soutien et la mouvance Ravalomanana crient au scandale et dénoncent l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Les opposants à la HAT condamnés avant le jugement, la justice pointée du doigt

La détention provisoire des opposants politiques à la HAT continue puisque leur procès a été une nouvelle fois reporté au 8 février 2011. Prévu initialement le 28 novembre 2010, l’affaire devait être jugé le 25 janvier 2011. Les principaux accusés ne sont pas venus au tribunal. Pour cause, leurs dossiers ne se trouvaient même pas aux mains des juges. Après avoir suspecté un complot, les avocats de la défense ont révélé les dossiers en question seraient dans les bureaux de la cour d’appel.

Pour Me Razafimanantsoa, le dysfonctionnement du système judiciaire dans le traitement du cas de ses clients est évident. « Si les détenus en question n’avaient pas été déplacés en cachette ici et là, le procès aurait dû avoir lieu à la première date », dit-elle. L’avocat au service de la mouvance Ravalomanana de rappeler que les quatre demandes de liberté provisoire, toutes refusé par le tribunal, ont été déposées à cause du prolongement de la détention provisoire.

Détenus à Ambatolampy, Fetison Andrianirina, l’ancien député Zafilahy Stanislas et le Pasteur Edouard Tsaharame n’ont même pas été conduits devant le tribunal le jour de leur procès. Or, les 17 autres accusés emprisonnés à Antanimora ont fait une brève apparition à Anosy avant d’être ramené à la maison d’arrêt. Il n’en fallait pas plus pour scandaliser le comité de soutien de ces leaders du mouvement des trois mouvances qui soupçonne un report programmé à l’avance.

« La justice n’est pas indépendante, elle est instrumentalisée par la politique », s’insurge Lalatiana Ravololomanana. A la tête du comité de soutien des prisonniers politiques sous la HAT, elle annonce que la lutte continue. Après avoir organisé une conférence sur la violation des droits de l’accusé et des droits de l’homme avec ces emprisonnements d’opposants, le comité va faire un plaidoyer au près des représentations de la communauté internationale à Madagascar.

Fetison Andrianirina a été la cible de l’autorité de fait depuis 2009 et son arrestation a été prévisible. Les autorités ont trouvé le prétexte lors du débordement à l’issue d’une manifestation politique tenue par les trois mouvances à Antanimena. Sortis de l’enceinte du stade, les manifestants, les leaders en tête, ont été dispersés sans ménagement par les forces de l’ordre. Deux voitures ont été incendiées par la foule.

Sur le plan politique, Mamy Rakotoarivelo a pris l’intérim en tant que chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Après l’annonce du report du procès de Fetison Andrianirina et consorts, il a condamné l’instrumentalisation de la justice. Le procès de ces opposants est un problème que la HAT essaie de résoudre avec le temps. Une condamnation ne va pas servir l’autorité de fait qui préfère repousser le jugement. D’ici là, un accord politique pourrait résoudre l’affaire.