vendredi , 17 mai 2024
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Les trois opposants à la HAT jetés en prison suite à un meeting politique interdit et une échauffourée des manifestants avec les forces de l’ordre ont été transférés à Ambatolampy. Les trois mouvances crient à l’instrumentalisation de la justice et dénoncent une atteinte à la liberté d’opinion. La répression s’intensifie officiellement pour protéger la tenue du référendum du 17 novembre 2010.

Les trois mouvances dénoncent une instrumentalisation de la justice

Les Fetison Andrianirina et Stanislas Zafilahy de la mouvance Ravalomanana, le pasteur Edouard Tsarahame de la mouvance Zafy ont beau été transférés dans une prison un peu plus digne de prisonniers politiques, leurs compagnons de lutte contre l’autorité de fait ne décolèrent pas et demandent leur libération. « Il s’agit purement d’une instrumentalisation de la justice malgache à des fins politiciennes par le pouvoir de facto, s’insurge Mamy Rakotoarivelo. Nous nous révoltons contre cette instrumentalisation ».

Les trois mouvances entendent continuer leur lutte malgré la répression de la HAT. Le général premier ministre et le ministère de l’Intérieur de la HAT ont officiellement interdit toute réunion politique en dehors de la campagne référendaire. « Pour le moment, nous restons au Magro car dès que nous sortons, nous sommes harcelés », explique Mamy Rakotoarivelo. Après la répression de la manifestation qui a bravé l’interdiction générale, une vingtaine d’opposants à l’autorité de fait ont été arrêtés. Les forces de l’ordre ont continué les arrestations au lendemain des événements.

Selon Mamy Rakotoarivelo, la HAT fait fi des condamnations de la communauté internationale. « Nous demandons à la communauté internationale de condamner cette instrumentalisation de la justice », insiste-t-il. De son exil en Afrique du sud, le président évincé Marc Ravalomanana s’est fendu d’un communiqué pour condamner l’emprisonnement des leaders des trois mouvances et demande leur libération immédiate. Le Groupe international de contact sera averti des dérives de la dictature militaro-civile de l’autorité de facto.

La résistance s’organise tant bien que mal alors que la HAT veut imposer, y compris avec la manière forte, la tenue d’un référendum qui légalise le pouvoir du chef de la transition et mènera Andry Rajoelina à la tête d’une 4ème République à son image. Le ton monte dans les rangs des trois mouvances certains voulant répondre à « la déclaration de guerre de la HAT ». Mamy Rakotoarivelo s’empresse d’arrondir les angles : « nous sommes prêts à nous battre mais nous allons le faire avec la manière démocratique, laissez-nous exprimer nos idées ».

Avec l’aide des forces armées commandées par l’Emmo Reg, la HAT parvient à museler l’opposition. Si les manifestations interdites par les autorités se déroulent de manière pacifique, l’intervention des forces de l’ordre enveniment les choses, provoquant les échauffourées. La décision arbitraire du premier ministre appliquée par la force officialise une nouvelle dictature censée mettre en place une république démocratique. Pendant ce temps, le président de la HAT et les membres du gouvernement sillonnent le pays pour faire une propagande pour le référendum. Il n’y a que la CENI qui croit que ce n’est pas pour le Oui.